Des racontars arctiques
de Jørn Riel

critiqué par CHALOT, le 29 juillet 2012
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
Des histoires à décongeler des icebergs
« Des racontars arctiques »
de Jørn RIEL
Editions Gaïa
collection 10/18
juillet 2012
12,90 €

froid, solidarité et fantaisie

Au début, le lecteur déguste les premières histoires invraisemblables et passionnantes en pensant qu'il s'agit là d'un collier de perles différentes avant de découvrir la vie de personnes qu'on ne perd jamais de vue. L'un a une fin originale, renvoyant d'ailleurs le coupable à une guérison peu probable, un deuxième ne supporte pas l'échec, les autres, eux continuent leur chemin froid, difficile qu'ils ont adopté , par hasard parfois mais un jour ou l'autre par choix.
L'avocat venu au bout du monde pour livrer un héritage, ne revient pas au pays. Il préfère le paysage, le froid de l'extérieur et la chaleur de ces relations entre ces hommes.
Le nord est du Groenland, « possession » danoise-mais de plus en plus autonome- connaît des hivers rudes où la température descend en dessous de -30° et un soleil qui disparaît quasiment durant 3 mois.
Les héros de ce roman sont des chasseurs qui traquent la peau des renards et des ours....
La vie est rude et difficile, voire dangereuse et le seul moyen de survivre est d'être deux.
Les femmes ne sont que des doux rêves durant toutes ces périodes, l'une d'ailleurs s'échange virtuellement, quant à l'autre qui s'invite, c'est « un »chasseur redoutable qui montre d'ailleurs un courage sans borne avant de repartir pour une autre contrée.
Que fait on durant ces longues soirées?, si ce n'est boire « raisonnablement » et se raconter des histoires réelles, imagées ou embellies.
Gare à l'empêcheur, au gratte papier méticuleux ou au bureaucrate venu sur la banquise pour préparer une réforme, c'est à dire limiter le nombre de jours de chasse ou de pièces à abattre....
Les trappeurs sont sympathiques, hospitaliers mais prêts à tout... ou presque pour empêcher l'irréparable!
Mais « la nature a ses mécanismes de défense que nous ne connaissons pas, et un ressort auquel le plus fort ne peut résister. »
Quant au lecteur, captivé, prisonnier lui aussi volontaire, il est subjugué par ces histoires déjantées et décapantes....
Dommage qu'il y ait une fin!
Jean François Chalot