Les navigateurs de l'infini
de J.-H. Rosny aîné

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 29 juillet 2012
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Exploration Martienne
Dans ce mini-roman, les trois héros de Rosny se rendent sur Mars dans le Stellarium, un vaisseau spatial propulsé par la gravité artificielle et fait d’argine, un matériau transparent indestructible. Sur Mars, les trois explorateurs humains viennent en contact avec une race pacifique de créatures Tripèdes, possédant 3 jambes et six yeux, néanmoins très belles.

« Mais comment décrire ces visages ? Comment faire concevoir leur forme rythmique, comparable à celle des plus beaux vases hellènes, les nuances ravissantes de leur peau, qui évoquaient ensemble les fleurs, les nuages crépusculaires, les émaux égyptiens ? »

Cette race se voit remplacée tranquillement par les Zoomorphes, des entités minérales primaires allant de la taille d’un caillou jusqu’à celle d’un dinosaure. Les trois explorateurs font alors tout en leur pouvoir pour empêcher la lente agonie de la race intelligente.

Ce titre est considéré comme un des plus importants de la carrière du grand-père de la science-fiction française, Rosny (aîné) pseudonyme de Joseph Henri Honoré Boex (président de l’académie Goncourt 1926-1940). Il s’agit de la première oeuvre du genre à utiliser le terme astronautique. Également, à mettre en scène un rapprochement sentimental entre un mâle humain et une femelle extra-terrestre.

J’ai beaucoup apprécié la manière dont le lecteur est interpellé. Chaque nouvelle découverte est décrite avec précision et finesse. Ceci fait en sorte le lecteur devient un peu le quatrième voyageur de cette expédition. Bien que la science soit au premier plan, le fond demeure très humain et la prose est étrangement poétique. Une aventure qui symbolise bien la période de l’âge d’or de la science fiction et dont les thèmes ont été répétés par les auteurs modernes qui ont par la suite contribué à l’expansion du genre.
Les hommes sont des petites bestioles... mais quelles bestioles ! 8 étoiles

Adieu nos ancêtres cavernicoles, Rosny Aîné nous envoie dans l'espace.
Trois hommes partent à bord du Stellarium explorer la planète rouge.
Le voyage se passe plutôt bien et Rosny décrit naïvement et assez justement la vie à bord du vaisseau.
Des livres pour passer le temps et des aliments lyophilisés pour la nourriture, pas si bête car à ma connaissance on ne connaissait pas ce mode de conservation à l'époque.
Une énergie qui ressemble assez à celle nucléaire.
Vient le " MARSissage " la découverte de la planète, l'excursion en rase-motte, et le face à face avec la vie martienne.
Czr Rosny choisit l'option de placer la vie sur Mars et calque les espèces existantes sur le modèle terrien. Trois règnes, les Ethéraux, les Zoomorphes et les Tripèdes. Une belle ménagerie et la description d'une civilisation qui peu à peu et sereinement accepte son déclin, à moins que ...
Les hommes ne viennent prêter main forte et s'insinuent dans les affaires martiennes.
Une jolie nouvelle de SF, très poétique dans la description des tripèdes et de leurs modes de vies.
Une balade martienne qui m'a fait penser à Avatar et le Cinquième élément.
Comme dit précédemment, les auteurs de cette époque avaient beaucoup d'imagination, frappaient souvent juste sur les innovations technologiques qui allaient se produire des décennies plus tard.
Un peu déçu par la nouvelle, qui n'est pas ma tasse de thé, car il y a matière à faire un bon roman d'anticipation et les développements étaient possibles dans bien des directions.
C'est le travers d'une bonne nouvelle comme celle-là, laisser le lecteur sur sa faim avec ses interrogations.

Hexagone - - 53 ans - 15 janvier 2014