Le péril bleu
de Maurice Renard

critiqué par Hexagone, le 29 juillet 2012
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Attention ils débarquent.
Oh ! la belle découverte.
A une autre époque j'aurais sans doute découvert ce livre au fond d'une malle, dans un grenier, recouvert de poussière et n'aurais sans doute pas porté mon attention dessus.
Cela aurait été plus qu'une erreur.
Je dois dire que j'ai lu la version électronique qui est gratuite chez amazon via Kindle et aussi sur Gutenberg Project.
Amateurs de Verne, K Dick, de Rencontre du troisième type, de la quatrième dimension, et amoureux du beau style et de la belle langue, foncez.
Le péril bleu, c'est le charme des années d'avant guerre, 1912, c'est le temps des découvertes astronomiques, de l'Observatoire à Paris.
Dans le Bugey des gens et des choses se mettent à disparaître, sans raison et sans laisser de trace.
On parle de Sarvants, fantômes locaux qui enlèvent les gens, chacun se calfeutre, craint ces spectres maléfiques.
On accuse les uns, puis les autres, il y a les sceptiques.
C'est sans compter sur M. Le Tellier , astronome renommé, qui va découvrir dans sa lunette et dans un coin du ciel une tache, s'agit-il d'un vaisseau ?
Que deviennent ces gens et ces choses, sont-ils embarqués de force dans ce vaisseau et par qui ?
Puis des corps disséqués commencent de tomber du ciel, exsangues, les objets s'abattent sur terre comme une pluie de météorites.
Jusqu'au jour où un vaisseau s'échoue sur terre, en plein Paris et la découverte des " extras-terrestres anime la ville.
S'agit-il d'hommes, de " Martiens ".
Très habilement, Renard tisse un scénario digne des meilleures productions actuelles.
L'invisibilité est ici traitée pour agrémenter le récit de questions philosophiques, n'existe-t-il pas des formes de vies qui passent au travers de nous, des dimensions parallèles.
Renard développe la thèse de notre condition d'inférieurs.
Et si les Sarvants agissaient avec nous comme nous agissons envers les mers et les océans ? Et s'ils organisaient une pêche scientifique ?
Sommes-nous prêts à recevoir les êtres d'un autre monde, le sont-ils eux-mêmes ?
Sans en dévoiler davantage, j'ai trouvé la clef du mystère très réussie et l'idée de réseau à l'instar de notre organisme m'a beaucoup plu.
Ce livre a presque 100 ans mais n'a pas pris une ride.
J'ai adoré le style qui est assez différent de " Les mains d'Orlac " Le livre est plus rythmé et paradoxalement fait moins daté.
Une très belle découverte. Ravi et conquis.