Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles
de Nicolas Langelier

critiqué par Libris québécis, le 18 juillet 2012
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Les Hipsters
Lunettes noires sur les cheveux, les hipsters s’assemblent dans les petits bars branchés de Montréal pour discuter de la primeur du jour. Une nouveauté que le tapage médiatique encense pour que l’on se procure cet artefact devant révolutionner la vie hic et nunc. L’immédiateté, la valeur sûre de la société techno, qui décrète ex cathedra l’obsolescence du produit de la veille. Plus question d’envisager la vieillesse. Le viagra ou le cialis promettent une jeunesse éternelle.

L’auteur invite donc ses lecteurs à réfléchir sur la société en peignant un portrait parallèle entre la modernité et la postmodernité. La première s’appuie sur le siècle des Lumières, qui visait le peuple avec un savoir que les penseurs transformaient en leur faveur. La seconde encourage le narcissisme des gros egos d’aujourd’hui. Même les lois sur les droits de la personne défendent l’individualité aux dépens de la collectivité. La société ne regarde plus dans la même direction, comme le suggérait Saint-Exupéry, mais dans les yeux pour terroriser ses semblables. En somme, on a développé un cancer sociétal, une cellule qui se développe au détriment d’autrui.

Ce contenu s’affiche curieusement. Au lieu de s’articuler autour du décès du père du héros, le roman se détourne de son unique élément romanesque pour se travestir en un long article de sociologie populaire sur les tendances d’aujourd’hui. Le roman, même si le terme ne convient pas, a connu pas mal de succès auprès des hipsters. Bref, le qui suis-je a été détrôné par le suis-je in.