On ne présente plus M. Christian De DUVE, biologiste de réputation mondiale, Prix Nobel de médecine en 1974 pour ses découvertes sur la cellule. Écrit à l’âge canonique de 95 ans, ce livre est une sorte de «Ce que je crois». Il est divisé en deux parties bien distinctes, la première étant une sorte de biographie, la deuxième une sorte de testament spirituel.
Si j’ai trouvé la première partie intéressante, je n’ai pas du tout apprécié le « Moi je, moi je, moi je.. » et les « J’ai, et j’ai et j’ai… ». Je comprends aisément que M. De DUVE est sans doute un des esprits les plus brillants de notre temps, mais un peu plus de de modestie m'aurait sans aucun doute beaucoup facilité la lecture de son récit!...
La deuxième partie du livre développe les croyances «religieuses» du scientifique. Il n’est bien sûr pas croyant, mais il a une idée "bien à lui" et bien arrétée de la croyance Il prône tout d’abord une réforme en profondeur de l’église « venant de la base », car il condamne sans pitié la « structure » de l’Église catholique. Selon ses propres termes : «organisée sur un mode pyramidal qui accorde l’autorité suprême à un individu unique, issu lui-même d’un petit cénacle auto-perpétué de vieillards célibataires et misogynes, souvent d’intelligence brillante, mais engoncés dans leur pourpre, leurs rites, leurs certitudes et leurs prétentions de légitimité ».
Voilà qui a au moins le mérite d'être clair et net!...
Il développe ensuite le concept de «péché originel génétique», une sorte de « tare » génétique, présente dans notre génome depuis la nuit des temps, et qui pousse irrésistiblement l’être humain à se détruire. En d’autres mots, nous courons à notre perte et à vitesse grand V. C’est dans ce cadre que Jésus,- et non Dieu, ni la religion, ni l’Église-, peut être avec son message d’Amour universel salvateur, une sorte de guide, nous menant donc à notre sauvegarde…
Je n'en dirais pas plus, je laisse le soin au futur lecteur de tout découvrir dans le détail. La «thèse» développée par M. De DUVE ne manque certainement pas d’intérêt, toutefois le postulat de base d’un «péché originel génétique » me semble un peu trop simpliste et surtout beaucoup trop réducteur, pour toute cette démonstration…
Je ne nie pas que M. De DUVE soit un grand biologiste, mais, à mon avis, pas un grand philosophe. Après tout à chacun son métier !…
Il semble ici plutôt faire de la philosophie «de cendrier» qu'autre chose…
Après tout, pour nous « pondre » une phrase qui dit (Pg 83) « L’art est porteur de l’émotion», faut-il vraiment avoir reçu un Prix Nobel de médecine ?...
Un livre à lire sans doute, mais indispensable ? Sans doute pas !...
Septularisen - - - ans - 24 août 2012 |