La maison des singes
de Sara Gruen

critiqué par Ellane92, le 10 juillet 2012
(Boulogne-Billancourt - 48 ans)


La note:  étoiles
au nom de la cause animale...
John Thigpen est journaliste à Los Angeles. Il part visiter un centre de recherche sur le langage et le comportement des grands singes à Kansas City. A cette occasion, il interviewe Isabelle Duncan, qui gère le laboratoire, et discute (en langue des signes) avec Makena, Bonzi, Lola, et les autres... bonobos. Il lui apparait assez rapidement qu’une de ses collègues journaliste tente de le doubler, et elle réussit à récupérer ce sujet, avec la bénédiction de sa hiérarchie.
Le lendemain de sa visite, une bombe explose dans le laboratoire de recherche de Kansas City. Isabelle est gravement blessée, et n’a aucune nouvelle de ce que deviennent les singes qu’elle étudiait et appréciait, et dont elle disait qu’ils étaient sa famille. De son côté, John démissionne, alors que sa femme, Amanda, connait également des problèmes professionnels : jeune écrivain ayant publié un livre, elle se retrouve « le bec dans l’eau » suite à la disparition de sa maison d’édition. Sans compter qu’elle souhaite avoir un enfant !

On découvre ce qu’est la « Maison des singes » aux deux tiers de l’ouvrage. Auparavant, on suit surtout les démêlés professionnels et familiaux de John et d’Amanda, et les différents stades de guérison d’Isabelle. Dans le dernier tiers du livre, l’histoire avance, et s’il y a un peu plus d’action, je n’ai pas trouvé l’ensemble crédible.
Ceci dit, j’admire le talent de l’auteure pour évoquer ses personnages : dès les premières pages, ils m’ont paru réels, j’ai vraiment eu l’impression de partager leur quotidien, et ils pourraient faire partie de mes amis. C’est bien écrit et bien décrit, mais l’intrigue est cousue de fil blanc.
J’ai également trouvé que la manière dont l’histoire évoquait l’horreur subie par nos lointains cousins primates au nom de la « recherche » humaine était trop voyante, trop maladroite pour être efficace. De même quand l’auteure dénonce les dérives du culte de la beauté et de la jeunesse, les désastres de la téléréalité… Tout est trop manichéen, les personnages, les causes abordées, même le dénouement de l’histoire. Je ne suis pas tombée sous le charme de « la maison des singes », même si j’ai passé un bon moment de lecture.