Soraïa
de Renaud De Heyn

critiqué par Pucksimberg, le 5 juillet 2012
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
La tragique condition des enfants au Maroc aujourd'hui !
Soraïa et Medhi sont deux jeunes marocains qui n'ont pas la vie que devraient avoir des enfants de leur âge. Medhi travaille dans les champs alors que Soraïa est vendue par ses propres parents à une famille qui va l'exploiter comme bonne en ville. Sans doute les parents pensaient lui offrir un meilleur avenir ... Medhi veut coûte que coûte retrouver sa soeur.

Il sera question de la cruauté des hommes, d'immigration et d'extrêmisme religieux dans cette bande dessinée. Renaud de Heyn fait un portrait inquiétant du Maroc où les jeunes sont sollicités pour des actes terroristes au nom d'Allah. A la fin de la bande dessinée, l'auteur a inséré une page qui fait froid dans le dos sur le travail des enfants, les filles deviennent souvent des esclaves ( des journées de travail de 13 heures, violence, viol ... ). Au Maroc, une loi a été votée pour limiter les dérives en 2011, mais apparemment le gouvernement n'a pas les moyens de vérifier l'application de celle-ci.

Les dessins sont parlants et beaux. Le coup de crayon donne parfois du flou aux représentations et les couleurs, tout comme le choix de l'aquarelle embellissent les planches ( surtout les paysages, la ville et les cauchemars ). Le dessinateur a le sens des points de vue et l'angle choisi est toujours en accord avec l'émotion que veut susciter Renaud de Heyn sur le lecteur.

Une bande dessinée dure, touchante et engagée.