Noces de sel
de Maxence Fermine

critiqué par Ddh, le 19 juin 2012
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Aigues-Mortes, marais salans, manades
Noces de sel ? Tout le roman tourne autour d’un mariage, avant et après : mais noces de sel ? ni d’argent, ni d’or, ni de celles dont le nom change chaque année. L’énigme n’en est révélée qu’à la fin.
Ecrivain prolixe, Maxence livre chaque année son roman. A chaque fois, il surprend le lecteur par son exploration spatiotemporelle diversifiée. Ici, c’est Aigues-Mortes et la Camargue qu’il dévoile et qu’il semble mieux connaître que les gens du cru.
Valentin Sol est saunier et aussi le meilleur « raseteur » d’Aigues-Mortes. Toute sa vie est tournée vers Isoline Fontanès qu’il connaît depuis son enfance. Amour unique qui conduit au drame. Mais le père d’Isoline voit tout cela d’un très mauvais œil car il a ses raisons. Il fait rencontrer et marier sa fille avec Rémy Bartone, un riche manadier.
Cet œuvre pourrait être cataloguée comme roman du terroir. Ainsi, le lecteur connaît mieux les fêtes taurines, le travail des sauniers et des manadiers, les quartiers d’Aigues-Mortes, les murailles, les paysages aux alentours… Une invitation à rencontrer ce pays avec en mains ce roman de vacances. Par petites touches, l’auteur nous fait découvrir aussi des drames humains qui datent d’un passé pas si lointain.
Drame shakespearien 8 étoiles

Ne soyons pas surpris ni déçu par le schéma de ce roman qui privilégie le style et l’ambiance à un suspense qui est volontairement écarté. L’auteur nous livre immédiatement un tout ; une tragédie annoncée avec l’emphase et les détails habituels liés à une histoire hors du temps, celle de Valentin et d’Isoline.

L’auteur choisit le décor camarguais et maîtrise comme à chaque fois parfaitement le contexte des données historiques et géographiques d’un récit qui ravira à nouveau ses lecteurs.

Bien sûr c’est un peu court, mais il aurait été difficile de faire un roman de plus deux cent pages alors qu’on annonce son issue dès le début, laissant au fil du récit percoler les raisons du pourquoi du drame.

Maxence Fermine reste une nouvelle fois à la hauteur des attentes.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 6 octobre 2014


Langue ciselée et savoureuse 9 étoiles

Ce qui fait le sel de ce roman, c’est l’écriture : un véritable petit bijou, qu'on aurait envie de relire !
Valentin Sol et Isoline Fontanès s’aiment depuis leur enfance. Or, une fois adultes, le père d’Isoline décide subitement qu’il ne veut pas de Valentin pour gendre, sans donner d’explication. De dépit, Isoline en épouse un autre et Valentin, le raseteur, se laisse embrocher par le taureau lors de la course camarguaise dont il est d’habitude le héros. Le secret a encore tué ! Si seulement on s’était plus parlé…
Ce livre se lit en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, mais j’ai beaucoup aimé quand même.
J’ai appris l'origine de ces courses aux taureaux. Et c'est vrai qu'il est tout de même dommage de savoir dès le début que Valentin va mourir dans la journée.

Pascale Ew. - - 56 ans - 18 septembre 2013


Sur la forme oui, pas sur le fond 6 étoiles

Le contenu de l'histoire est, dans le fond, assez peu intéressant. Il s'agit d'une histoire d'amour passionnel se terminant au drame. Tout au long du texte, Maxence Fermine sème des indices sur les évènements à venir : éléments mystiques tels que prémonitions, rêves ou malédictions. Comme dans ses autres romans, ces éléments deviennent toujours réalité plus tard dans l'histoire. Cela ôte l'entier du suspense que l'on pourrait s'attendre à trouver dans un court récit tel que celui-ci, et gâche totalement l'effet de surprise provoqué par l'évènement final, la chute.
« Noces de sel » possède néanmoins le charme habituel de l'auteur, dans sa forme. La chronologie bouleversée de la narration empêche le lecteur de s'ennuyer sur une histoire trop linéaire. Et le style d'écriture concis et poétique que l'on s'attend à trouver chez Maxence Fermine est au rendez-vous ! Ses métaphores joliment construites dévoilent toujours la bonne comparaison pour illustrer les faits, contribuant ainsi à créer une « ambiance de roman » réussie, dans une ville belle et perdue, entre chaleur étouffante, climat aride et soif. C'est là le point fort de l'auteur !

Le pingouin - - 34 ans - 29 septembre 2012