La Recherche de l'absolu
de Honoré de Balzac

critiqué par Plume84, le 17 juin 2012
(Vecoux - 40 ans)


La note:  étoiles
Une symphonie de mots
Ce livre est tout simplement époustouflant.

Après "Le curé de village", c'est la deuxième œuvre de Balzac à laquelle je me suis attaquée. La densité du texte est largement effacée derrière la fluidité de l'écriture de l'écrivain. Certains passages sont beaux:
"De part et d'autres, la reconnaissance fécondait et variait la vie du cœur; de même que la certitude d'être tout l'un pour l'autre excluait les petitesses en agrandissant les moindres accessoires de l'existence "

Comment ne pas tomber sous le charme de ce savant un peu fou qui sacrifie jusqu'à l'amour de sa vie à la science.
Ce n'est pas l’œuvre de Balzac la plus célèbre, mais elle gagnerait à l'être davantage.
L'alchimie ; drogue d'une autre époque 8 étoiles

Aux jeux des lectures scolaires forcées et souvent détestées, Balzac empocherait sans doute une médaille. Y revenir quelques années plus tard par une de ses oeuvres moins connue n'est pas forcément une mauvaise idée.

L'âge d'or de l'alchimie fut le Moyen-Âge. Qu'importe pour Balthazard Claës, un des personnages centraux du roman, dont la vie est dévorée par cette passion. Il sacrifie tout- fortune, famille, rang social - pour cette quête perpétuelle de la formule parfaite, absolue. Heureusement sa femme et sa fille sont là pour préserver l'honneur et le patrimoine des Claës par des stratagèmes plus alambiqués les uns que les autres.
La vie de ces bourgeois n'a rien d'ennuyant. Leurs péripéties sont les pépites que Balthazar aurait rêvé possédé.
Si le schéma narratif se dessine un peu trop lentement, nous pouvons nous rattacher à la splendide écriture de Balzac. Son français, en dehors de certains dialogues un peu trop léchés, n'a pas mal vieilli. Ses descriptions, même lorsqu'elles ont pour objet des choses aussi ternes que l'argenterie, les toilettes féminines ou la Flandre, épatent. Elles nous content la France d'une autre époque, celle du milieu du 19ème siècle, là où "Paris est la ville du cosmopolite ou des hommes qui ont épousé le monde et l'étreignent incessamment avec le bras de la sciences, de l'art ou du pouvoir."

Elya - Savoie - 34 ans - 23 septembre 2012