Herman, tome 3 : la vie de couple
de Jim Unger

critiqué par Dirlandaise, le 11 juin 2012
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Un humour corrosif
Au mois de mai dernier s’éteignait Jim Unger, un Canadien d’origine anglaise âgé de 75 ans, connu surtout pour son personnage de Herman, un homme entre deux âges au nez proéminent et à la panse volumineuse. Je ne connaissais pas ce caricaturiste et la curiosité aidant, j’ai lu ce recueil de dessins humoristiques de monsieur Unger dont le thème principal est bien sûr la vie de couple. Chaque dessin occupe une page. Les couleurs sont absentes mais les croquis sont géniaux. Les personnages sont des espèces de monstres informes, des femmes d’une laideur extrême, des hommes avachis, paresseux et surtout très petits bourgeois nageant dans la médiocrité. Car Jim Unger se plaît à peindre les travers des petites gens, leurs mesquineries, leurs petites méchancetés de même que leurs difficultés à se supporter les uns les autres entres conjoints, collègues de bureau et voisins.

La plume de monsieur Unger est brillante, incisive et sans pitié. Il se laisse parfois aller à la tendresse mais la plupart du temps, il est très méchant et cruel. L’être humain est pour lui une source inépuisable de railleries et il observe la vie quotidienne des gens moyens avec un œil acéré et une lucidité morbide. Ses personnages sont souvent répugnants avec leur gros ventre, leur philosophie de comptoir et leur petite vie terne et insipide. Il n’est pas tendre envers les femmes au contraire, il les dépeint comme des espèces de bourreaux dominant leur mari et surtout, affichant une laideur physique repoussante. Elles sont informes, affublées de robes affreuses et coiffées comme des sorcières. Les hommes quant à eux sont médiocres, peureux et incapables de se faire respecter de leur conjointe.

Mitigée au départ, j’ai pris goût au style et surtout à l’humour corrosif de Jim Unger. À suivre…