Thérapie
de David Lodge

critiqué par Tophiv, le 23 octobre 2002
(Reignier (Fr) - 48 ans)


La note:  étoiles
Le 8ème roman de David Lodge
Lawrence Passmore, 58 ans , scénariste de sitcom, a mal au genou. Mais, son problème est beaucoup plus vaste. Il se livre en vain à toutes les thérapies possibles. Plus il se sent malheureux, plus les difficultés conjugales et professionnelles semblent s'accumuler. Ses tentatives d'aventures sexuelles sont loin de lui apporter la compensation souhaitée.
Voilà en quelques mots, l'histoire telle qu'elle nous est présentée au verso du livre.
'Veux tu savoir, Soren? Tout ce qui cloche chez toi, c'est ta sotte habitude de te tenir voûté. Tu n'as qu'à redresser le dos, te mettre debout et la maladie passera.' Christian Lund, oncle de Soren Kierkegaard.
Cette citation, offerte au lecteur en préambule au récit, résume bien le propos du livre : à être négatif, on attire les ennuis, on se dirige tout droit vers les problèmes. Si tu penses réussir, tu as déjà fait la moitié du chemin, si tu penses échouer, c'est perdu d'avance.
David Lodge nous sert ici un récit en forme de journal intime, celui de L.Passmore, en mettant souvent le doigt sur les maux de la société anglaise des années 90 : l'héritage thatchérien, le chômage, les privatisations abusives (notamment en matière ferroviaire), la pollution et les nombreux SDF de Londres, le système de santé dévasté et à 2 vitesses ...
Il agrémente son récit de quelques extraits de Kierkegaard, philosophe danois cher à L.Passmore, et de nombreux passages ironiques et humoristiques. Il égratigne au passage le tourisme en Espagne (notamment dans les zones très fréquentées que sont les îles Canaries).
En somme, on parcourt facilement et avec intérêt ce roman au personnage principal attachant et qui souvent a des réactions qui nous ressemblent même si finalement, il nous enseigne que le premier pas vers le bonheur, dans nos sociétés 'riches', est de choisir de s'accepter, de choisir d'être heureux, tout simplement.
Cela manque d'humour 7 étoiles

Il me semble que je parcours l’œuvre de David Lodge dans un ordre qui ne convient pas pour accrocher vraiment à l’auteur. J’avais lu il y a quelques mois pour le concours CL La vie en sourdine. Ce long roman m’avait beaucoup plu, je l’avais trouvé bourré d’humour, ce qui semble caractéristique de David Lodge pour ses connaisseurs. Il ne semble pourtant pas le plus apprécié de son œuvre.

Avec Thérapie, qui m’avait été conseillé il y a quelques mois, je m’attendais à retrouver au minimum cet humour et ce sens du détail drôle qui fait la différence et qui m’avait permis de dévorer La vie en sourdine. Malheureusement, Thérapie, bien que penchant quelque fois vers l’autodérision, n’a rien de très comique. Ce roman est même presque ennuyeux parfois.
On suit la vie d’un homme marié mal dans sa peau, et qui sent sa femme s’éloigner petit à petit. Son problème récurrent et qui constitue la base du récit est une douleur au genou qui ne passe pas, malgré les soins de médecines conventionnelles et parallèles. Mais ce mal-être décrit comme psychosomatique révèle bien d’autres maux. Il est très difficile d’avoir de l’empathie pour ce personnage principal, égocentrique et larmoyant, qui déclenche chez nous lecteur plus de peine que de rire. Malgré tout, Lodge est cet écrivain qui a cette petite chose qui fait qu’on le lit jusqu’au bout avec distraction mais sans passion.

Sans doute une lecture de David Lodge à laisser de côté, ou à parcourir lorsque l’on a déjà tout lu.

Elya - Savoie - 34 ans - 14 août 2011


Humour et maladie psychosomatique 8 étoiles

Il s’agit de l’histoire, parfois amusante, parsemée de détails triviaux de la vie quotidienne, d’une personne atteinte d’un mal qui s’avère psychosomatique.

Le narrateur a beaucoup d’humour et se moque gentiment de lui, de ses proches, de Londres, des touristes moutonniers, du milieu télévisuel, de la société moderne de consommation avec sa pollution, ses SDF et ses égoïsmes. Il guérira, poussé par les événements et après un long cheminement sur lui-même, lorsqu’il redeviendra satisfait de la vie qu’il mène.

Le livre se découpe en 4 parties inégales tenues sous la forme d’un journal intime ou de notes sur des personnages racontées par le narrateur qui se met à la place des personnes qu’il fait parler, ce qui permet de changer de style.

IF-0611-3744

Isad - - - ans - 25 juin 2011


Se regarder dans un miroir 7 étoiles

Le résumé de ce livre a déjà été rédigé par d'autres, je ne reviendrai pas dessus.
Ce que j'ai apprécié dans cet ouvrage, c'est cette forme d'autodérision maniée avec talent par David Lodge (dont j'aime beaucoup l'humour) via son personnage de Lawrence Passmore. On sent la moquerie pour certains de ses pairs dans tout ça, mais aussi de lui-même, d'une forme de narcissisme qui nous atteint tous un jour ou l'autre.
Il est si facile de jeter un regard condescendant sur certaines catégories de la population, sur le monde des médias, sur les destinations touristiques bidochons; c'est assez vaniteux et témoigne assez bien à mes yeux de cet état d'esprit qui anime le narrateur mais aussi une bonne partie du lectorat, il ne faut pas s'en cacher!
Le portrait dressé de cette société peut paraître désabusé, caricatural, voire pessimiste; il me semble plutôt réaliste et nous oblige à regarder en nous, sans forcément nous remettre en question (je ne pense pas que cela soit un des buts recherchés dans ce livre).
D'ailleurs, David Lodge le sait, le sent, car dès qu'il est question d'aborder plus en détails nos travers, il le fait avec humour, nous offrant ainsi une porte de sortie pour éviter d'avoir à trop se regarder en face. Je pense par exemple à ces passages consacrés à l'hôpital public et l'opération du genou effectuée dans le public plutôt que dans le privé pour des questions de rapidité (un passe-droit et rien d'autre!). Tout est présenté avec férocité et le narrateur donne l'impression qu'il se retrouve dans une prison, voire un mouroir organisé, alors que la plupart des hôpitaux sont exactement comme cela. C'est toute la subtilité de nous faire voir les choses comme on aime les voir et de nous faire glisser en douceur vers l'absurdité de cette volonté d'aveuglement à tout prix que nous pratiquons.
Bref, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman caustique, même si je lui reproche certaines longueurs et ai éprouvé par moments une sorte de lassitude pour ce personnage si peu empathique de Passmore.

Sahkti - Genève - 50 ans - 10 juillet 2007


Premier essai... satisfait! 8 étoiles

Laurence Passmore, scénariste d'une série anglaise à succès, est victime d'un problème interne du genou. Malgré une opération, rien n'y fait, Laurence souffre. Sa psychologue tente de lui venir en aide en lui conseillant d'écrire un journal intime. Ce roman nous plonge dans la vie de cet homme. Nous constatons qu'il vit au rythme de ses thérapies, mais que malgré cela, son mal-être résiste. Et si son problème venait d'ailleurs? C'est en écrivant ces lignes qu'il prend conscience que le vide de son existence vient de plus loin dans le temps. Il va donc partir en quête de son premier amour.
Il s'agit de mon premier roman de David Lodge. J'ai été très contente d'enfin le découvrir. J'ai beaucoup apprécié son style d'écriture et l'ironie avec laquelle il traite son héros. Cette manière de faire renforce le côté attachant de Laurence.

Valeriane - Seraing - 45 ans - 7 août 2006


pas le meilleur Lodge 6 étoiles

Tout à fait d'accord avec Otto, c'est décousu, les 2/3 du livre assez peu drôles; la dernière partie avec son amie d'enfance Maureen est excellente et sauve le livre...

Alexm - - 64 ans - 9 mai 2005


Un bon roman! 8 étoiles

Lawrence Passmore est névrosé, et comme tout névrosé il se sent malheureux. Surtout que son problème de genou ne cesse d'empirer. Alors il se confie à son psy et à son journal intime, pour oublier, pour comprendre... Rien ne va plus: échec professionnel, échec sentimental, échecs sexuels. Et cela ne fait que s'aggraver, jusqu'à la trouvaille finale...
David Lodge nous dresse ici le portrait d'un homme malheureux, dégoûté de lui-même, qui tente d'enrayer son mal de vivre et de changer par tous les moyens. Il réussit à nous faire ressentir avec une drôlerie inimitable l'accablement croissant du narrateur, tout en dressant un portrait caustique du monde de la télévision et des thérapeutes. Il nous livre discrètement des petites vérités quotidiennes sous la forme d'un divertissement et nous suggère quelques principes de vie meilleure. Il nous montre aussi que l'on est le maître de soi-même, de son espoir ou de son désespoir et qu'il ne tient qu'à nous de vouloir changer (ou non). Pour reprendre Lund, oncle de Kierkegaard, " Tu n'as qu'à redresser le dos, te mettre debout et la maladie te passera".

Floor - bordeaux - 42 ans - 23 août 2004


Décousu 6 étoiles

Premier livre de Lodge, ce ne sera pas le dernier car j'imagine que son succès n'est pas né avec ce livre! Des lourdeurs, des passages décousus, avec un manque de drôlerie pourtant annoncée! Bon, je lui pardonne grâce à la dernière partie du livre, surtout

Otto - Chimay - 66 ans - 27 octobre 2002