Dans les miroirs de Rosalie
de Jean-Baptiste Baronian

critiqué par Eric B., le 10 juin 2012
(Bruxelles - 57 ans)


La note:  étoiles
Polar mineur
J’ai beaucoup de respect pour Jean-Baptiste Baronian, écrivain belge de langue française dont les activités comme éditeur, notamment au sein des éditions Marabout jadis, ont beaucoup contribué au rayonnement de la littérature fantastique, du polar, et même de la littérature « fin de siècle ». Sous son nom ou sous le pseudonyme d’Alexandre Lou, il est aussi l’auteur de quelques chefs d’œuvres du roman noir, tels "Matricide" ou "Le tueur fou", récits prenants, poisseux, troublants, généralement situés à Bruxelles, qu’il connaît comme sa poche. Malheureusement, depuis une dizaine d’années, chacune de ses nouvelles productions constitue pour moi une amère déception. "Dans les miroirs de Rosalie" n’échappe pas à la règle. Situé en Provence cette fois, c’est un polar sans envergure, à l’intrigue cousue de fil blanc, au style d’une consternante banalité. Est-ce parce que l’intrigue se situe en Provence qu’elle rappelle certains romans de Pierre Magnan, mais sans en avoir la saveur ni le style ? Une histoire de partouzes, un vengeur fou, facteur et sculpteur à ses heures, un commissaire atypique… Avec de tels ingrédients, Pierre Magnan, dont les romans ne manquent certes pas d’outrances et d’invraisemblances, a néanmoins produit une œuvre singulière, qui prolonge magnifiquement celle de Giono. Rien de pareil ici. "Les miroirs de Rosalie" n’est que banalité, platitude, impression constante de déjà-vu, déjà-lu. Baronian ferait mieux de poser la plume ou de la retremper comme naguère dans les eaux troubles de Bruxelles, qui ne manque pas de bas-fonds à explorer.