KISS, au-delà du masque
de David Leaf, Ken Sharp

critiqué par Chene, le 4 juin 2012
(Tours - 54 ans)


La note:  étoiles
Rock'n'Roll all Nite and Party Every Day
40 ans de carrière de l’un des plus fameux groupe de Rock New-yorkais, c’est ce que renferme cette immense biographie. Parlons plutôt de pavé : 814 pages de Rock’n’Roll qui se traversent d’une traite.
Composé de trois parties écrites à des périodes différentes, ce livre est un hymne au Rock et à la liberté. La première partie a été écrite en 1979, mais n’a jamais été publiée jusqu’ici. Ce sont les années 1973 – 1978, la genèse. La période de légende où KISS fut au sommet et composa ses plus grands classiques. On y découvre des détails qui pour nous, les fans, sont des trésors, des coffres remplis de pépites...
La deuxième partie est composée d’interviews et comprend la période des années 80. Exit le maquillage, KISS à cette époque perd deux de ses meilleurs membres : Peter Criss, le batteur et Ace Frehley, le guitariste. Kiss a besoin de se régénérer. C’est l’époque heavy métal, hard FM US, avec les fringues fluos, les fuseaux serrés au niveau des hanches et les paillettes. A l’exception de « créature of the night » et de « lick it up » les albums tombent dans la guimauve américaine de l’époque (vive Desmond Child), mais pourtant on les aime bien quand même ces albums. Gene Simmons se dispersait dans le cinéma, il n’y avait plus que Paul Stanley qui tenait encore la baraque KISS (il en a quelque peu abusé c’est le moins que l’on puisse dire).
Enfin la troisième partie, certainement la plus intéressante, revisite albums par albums et morceaux par morceaux la carrière légendaire du « biggest band of the world » par ses auteurs, managers et producteurs.
C’est un vrai délice. On ré écoute tout depuis le début. On est drogué par cette odyssée Rock qui traverse trois décennies. On apprend comment ces morceaux de légendes ont été composés, pourquoi et où et ce qu'ils racontent (parce qu'ils racontent des choses, ce n’est pas que des « vient sur ma moto baby »), on les ré écoute le livre à la main. Du coup c’est aussi un livre qui s’écoute. Pour ceux qui ont chopé le virus KISS, pour ceux qui sont tombés dedans quand ils étaient petits, ce livre est INDISPENSABLE. C’est la BIBLE du Dieu du Tonnerre et du Rock’n’Roll (God of Thunder).
Après lecture de cet Empire State Bulding du Rock et ré écoute de l’ensemble de l’œuvre (19 albums), je me permet ici de donner mon sentiment sur la musique de KISS : Pendant 40 ans, Gene Simmons et Paul Stanley, deux enfants juifs de New York, les fondateurs, ont été les gardiens du Temple. KISS était leur projet et ils ont réussi à devenir célèbres. Les années 70 sont les années mythiques de KISS avec un Rock’n’Roll envolé, gaie et enthousiaste. Ceci est notamment dû selon moi à Ace Frehley (New yorkais d’origine Allemande, Hollandaise et Cherokee) et Peter Criss (New Yorkais d’origine Italienne). Ace frehley est un vrai guitariste Rock, un pur, un vrai et lorsque le groupe prendra des directions différentes, il préférera partir plutôt que de perdre son âme. Peter Criss avait un jeu de batterie incomparable, Jazzi et Rythme and Blues qui faisait la différence (une voix cassée aussi sublime sur certains titres). Dans les années 80, Peter Criss, en crise personnelle (drogue, alcool et ego sur-dimensionné), est remplacé par Eric Carr. Eric Carr, comme tous le disent fut certainement une charmante personne (il est aujourd’hui décédé). Cependant je trouve qu'il avait un style et un son de batterie trop lourd, trop heavy, qui diminuèrent en qualité trop de morceaux pourtant magiques. Avec Eric Carr, Kiss prend un autre orientation trop Heavy Métal qui risque de se démoder rapidement avec le temps. Les synthés sur certains morceaux dans les années 80 furent catastrophiques aussi. Les autres guitaristes qui intégrèrent le groupe KISS comme Bruce Kulick, étaient certes de bons guitaristes, mais ils restaient assez passifs, sans véritablement folie ou génie (les deux sont liés). Ils ne feront jamais oublier Ace Frehley (Vinnie Vincent qui a fait un bref passage au début des années 80 est à mettre à part, c’est, il est vrai, un véritable génie mais il était trop incontrôlable). Enfin dans les années 90, Eric Carr est remplacé par Eric Singer. Un Rock plus authentique revient. KISS redevient intemporel pour notre plus grand plaisir.