L'amour
de Marguerite Duras

critiqué par Bluewitch, le 19 octobre 2002
(Charleroi - 44 ans)


La note:  étoiles
La destruction
Un femme enceinte, deux hommes dont l'un marche, protège, et l’autre est venu pour mourir. Aucun d’entre eux n’a de nom.
Une ville en flamme, S. Thala. Enigmatique, humaine, changeante, symbolique, S.Thala. Un nom, un lieu, un tout.
Ils se regardent, ils se parlent, se sont déjà vus, ne se connaissent pas, se reconnaissent. Ils évoquent des souvenirs perdus jusque là. Celui d’un bal, celui de la ville, « avant », de ses murs, de ses bâtiments, de ses habitants,.
La lumière, le sable, la mer...
Un roman hermétique, qui nous laisse derrière une porte close à coller notre oreille au battant, juste pour tenter de comprendre ce qui se dit à l’intérieur. On écoute les protagonistes, on les regarde par le trou de la serrure, mais il reste toujours une pièce manquante pour nous sentir intégré au trio…
Pourtant, une piste. Peut-être ces personnages sont-ils les fantômes d’un autre roman de Marguerite Duras, « Le Ravissement de Lol V. Stein ». Quelques années plus tard, ce qu'il en reste. Un soupçon d'existence bien longtemps après un drame. La dérive de personnages qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
Je n’ai pas lu « Le Ravissement. », peut-être le devrais-je. Mais malgré cette lecture déroutante, je ne dirai pas que je n'ai pas aimé. Duras est là, encore et toujours derrière ces lignes. C’est la vie, c’est la destruction, c’est l’amour, synonymes à nouveau. Tout est là, on en sort déconcerté, perplexe, et pourtant, la magie opère, comme toujours…
Brouillard total … 1 étoiles

J’avais beaucoup aimé l’Amant de Marguerite Duras, j’avais aimé cette langueur qui se détachait du récit de cet amour interdit. J’avais également apprécié Un Barrage contre le Pacifique, même si le rythme y était trop lent, mais je l’avais trouvé touchant.
Ici avec l’Amour, je suis totalement perplexe au point de ne même pas vraiment savoir ce que j’ai lu.
Brouillard total.
Trois personnages qui se connaissent et ne se reconnaissent plus, tout est complètement décousu … Comme dirait nos amis anglais : « What the fuck ?» qu’on peut traduire par « c’est quoi ce bordel ?»
Alors que certains quidams seront en extase totale et trouveront cela « Magnifiiiique ma chérie », quand à moi, je trouve que c’est du « grand n’importe quoi » et je me demande comment on peut porter un tel OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) aux nues …

Monde imaginaire - Bourg La Reine - 51 ans - 11 mars 2014