La sculpture de soi, la morale esthétique
de Michel Onfray

critiqué par Js75, le 19 mai 2012
( - 41 ans)


La note: étoiles
3 étoiles!
La Sculpture de soi est un essai philosophique écrit par Michel Onfray en 1993. Le philosophe dans une perspective hédoniste/matérialiste synthétise en quelque sorte sa pensée, divisant son livre en plusieurs parties qui traitent de thèmes divers et variés: la religion, l'art (le rôle de l'artiste), l'amitié, l'amour, le temps. . . Le début de cet ouvrage m'a semblé bien long, pas inintéressant mais truffé de digressions lassantes, l'auteur montrant bien son immense culture. Mais ses logorrhées ne mènent qu’à des considérations qui paraissent parfois insignifiantes, des observations détaillées qui semblent presque hors de propos. Heureusement, petit à petit, Onfray rentre dans le vif du sujet et évoque longuement l'art et le rôle de l'artiste. Partie plus intéressante déjà mais j'ai trouvé le style global de l'auteur assez redondant, usant de lourdeurs stylistiques et de mots techniques qui gâchent et n'aident pas toujours à la compréhension de cette oeuvre dense. Onfray signe là l'une de ses oeuvres les moins accessibles. En effet, le vocabulaire utilisé est très voire trop technique. Mais dans cette ensemble inégal mais malgré tout "complet" je mettrais au-dessus la dernière partie "De l'aristocratie", bonne partie pertinente dans ses propos, c'est la seule partie stimulante et agréable à lire. Ses réflexions sur l'amitié sont tout à fait justes, claires et efficaces. Quant à l'évocation du langage et de sa dégradation récente elle n'en est que plus pertinente et pose un constat lucide alarmant. La Sculpture de soi est donc un livre honorable, gâchés par des lourdeurs récurrentes de langage, mécanique dans son déroulement, heureusement que la dernière partie rattrape en quelque sorte les errements des précédentes parties pas toujours passionnantes. A lire tout de même pour ceux qui apprécient Michel Onfray, un philosophe actuel majeur qui se distingue des autres par son optique hédoniste radical.