Cet enfant de salaud
de Frank Miller

critiqué par Jean Loup, le 10 octobre 2002
(Vaulx en Velin - 51 ans)


La note:  étoiles
Roman graphique noir
Sin City est une ville glauque, dangereuse, ravagée par la corruption, la violence et la luxure. Dans chaque tome de cette série particulièrement noire, Frank Miller dévoile une nouvelle histoire ayant pour cadre sa cité terrifiante. John Hartigan est un flic qui va prendre sa retraite. Une retraite anticipée, pour des problèmes cardiaques. Hartigan fait sa dernière journée. Mais ce n'est pas un flic comme les autres. Plutôt que d'attendre tranquillement que le soir sonne le début de sa nouvelle existence, il décide de mettre le grappin sur un maniaque qui menace une fillette de onze ans. Le sadique étant le fils du sénateur Roark, les ennuis ne peuvent que pleuvoir sur le policier intégre. A Sin City, tout le monde est corrompu.
Après avoir sauvé la jeune Nancy, Hartigan pense qu'il va se faire descendre. Il est aux portes de la mort, et se voit partir sans déplaisir, satisfait d'avoir pu sauver une vie avant de perdre la sienne. Mais le sénateur Roark a d'autres projets, qui nécessitent que le flic soit bien vivant. L'engrenage diabolique d'une vengeance horrible se met alors en place... Sin City est une série formidable. Amateurs de polars et de pessimisme, vous allez être copieusement servi. Peu de BD adoptent un ton aussi noir, et encore moins avec un tel talent. Frank Miller est devenu un géant du neuvième art américain. Rappelons que c'est à lui que l'on doit le fameux "Dark Knight", point d'orgue du renouveau qu'il a insufflé aux comics dans les années 1980 (Daredevil en a également bénéficié). Son "Elektra returns" est une splendeur. Son incursion dans la Grèce antique, sous le titre "300", est également marquante. "Sin City", qui compte actuellement sept tomes, est indispensable dans votre bibliothèque. Miller est à la fois au dessin et au scénario. Il a développé une maîtrise du noir et blanc assez époustouflante (il a d'ailleurs été nommé à Angoulème dans la catégorie "meilleur dessinateur"), servie par un sens de la mise en scène hors du commun. Si vous jetez un oeil à une planche, n'importe laquelle, vous comprendrez aussitôt qu'on plonge dans le polar le plus noir, le plus sombre, et que l'on n'est pas franchement là pour se marrer. Vanter les qualités de scénariste de Frank Miller tient désormais du lieu commun. Dialogues, récit, découpage, équilibre des scènes... rien ne manque à la panoplie du maître américain.
Série d'exception, donc, à l'image de son créateur. Et s'il faut formuler un regret en rédigeant cette critique, ce ne pourra être que celui-là : "vous ne l'avez pas lu ???"
Bang ! Boom ! 2 étoiles

Dans le genre qui-sent-déja et "hard-boiled" avec gros pétards de service, il y a entre autre cette oeuvre de Frank Miller: donc gros pétards et intrigue tordue à loisir, pour qu'on puisse tous bien constater à quel point la vie est noire et que l'auteur, lui, l'a compris mieux que les autres... Sauf que oui mais non en fait, car ici le trait est beaucoup trop brouillon, le récit tarabiscoté à tout endroit qu'il en devient presque intéressant, les personnages de peu de valeur morale, et aussi puisque ce comic est tellement culte autant le laisser venir à nous, non ? Enfin j'aime bien de temps à autre les polars pour petits garçons, c'est vrai, mais pas tout le temps de plus le détail est que ça peut très bien leur faire peur, personne ne niera que cela est dangereux pour leur biorythme.

Si la laideur est diabolique et qu'elle gagne - in fine - du terrain comme chacun sait; Nancy serait plutôt angélique pour sa part, il n'y a qu'à voir de toute façon ce qui lui arrive dans sa vie.

Antihuman - Paris - 41 ans - 5 décembre 2012


« Elle a besoin de toi. » 8 étoiles

Hartigan, un policier à la veille de sa retraite, sauve des mains d’un déséquilibré une jeune fillette de onze ans, Nancy Callahan (que l’on connaît bien, si on a lu les autres épisodes). Il ira en prison pour avoir défiguré ce sadique, parce qu’il se trouve être le fils du sénateur Roark.

« Tu dis la vérité à qui que ce soit, à qui que ce soit, ils meurent ! »

Une innovation dans la série en ajoutant au noir et blanc quelques notes inattendues de couleur jaune pour le personnage du fils du sénateur (the Yellow Bastard, en anglais), le rendant plus ridicule et moche que jamais.

Les personnages sont bien fournis, jusqu’aux plus secondaires où l’on peut s’amuser des réparties de haut niveau entre M. Schlubb (Gros tas) et M. Klump (P’tit gars). C’est mon tome préféré de la série, j’ai trouvé le scénario plus intense et dramatique que les autres.

Nance - - - ans - 18 décembre 2009


Un des plus grands de la série 10 étoiles

Mon second préféré après "Le grand carnage", un monument du roman graphique, avec des personnages emblématiques (Yellow Bastard, Hartigan) et un scénario en béton !

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 24 mai 2008