Petit abécédaire des entreprises malheureuses
de Anne Matalon

critiqué par CC.RIDER, le 8 mai 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Culture de l'entreprise
Nathan Robinski est un cadre en apparence heureux qui travaille pour la GAL (Générale d'Assurances Limousines), une entreprise qui a le vent en poupe. En réalité, il se trouve au bord du gouffre. Adrienne Lévy, sa compagne qui passe le plus clair de son temps à jouer les ethnologues chez les Papous, n'a plus donné de signe de vie depuis pas mal de temps. La dizaine de cadres du staff de direction qu'il a expédié en stage de survie au milieu du désert vient d'y trouver la mort. Et lui passe son temps à soigner un aphte qui lui brûle la langue et à rafistoler un mental en berne sur le canapé d'une psychanalyste compréhensive...
A lire cette description de l'accroche (pitch) de cette histoire, le lecteur naïf peut croire qu'il va avoir affaire à un bon thriller à l'américaine avec suspense, rebondissements, dépaysement plus violence et sexe si affinités. Malheureusement, il n'en sera rien. Cet ouvrage ne relève en réalité ni du roman policier classique, ni du thriller tant l'intrigue part dans toutes les directions, se perd dans des digressions et oublie l'essentiel : maintenir l'intérêt. L'auteure s'est complu à raconter l'ambiance particulière d'une compagnie d'assurances, à se perdre dans la description d'un papier peint (1 page entière), voire à tartiner deux autres pages sur le wallaby et à promener ses personnages d'Afrique en Europe, de Paris à Stockholm et de l'Aubrac à Chamonix comme ectoplasmes en goguette. De plus, l'ensemble est présenté sous forme d'un abécédaire (ainsi que l'indique le titre), ce qui n'apporte strictement rien de plus, si ce n'est une forme d'originalité gratuite. Quelques citations d'ouvrages de management abscons et des extraits totalement inintéressants du journal intime d'une certaine Marie Berthier, sorte de candide de la photocopieuse, servent d'intermèdes. On quitte ce bouquin en ayant l'impression d'avoir un peu perdu son temps. Le style est quelconque, sans grand rythme, ni caractéristiques particulières. A noter, de ci, de là, quelques fulgurances ou traits d'esprit qui ne suffisent malheureusement pas à racheter l'ensemble.