Une nuit à Rome, tome 1
de Jim

critiqué par Shelton, le 3 mai 2012
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Une excellente idée pour une bonne bande dessinée...
Dès que l’on m’a donné quelques petits éléments sur cette bande dessinée, j’ai été saisi, foudroyé, fasciné et impatient de la dévorer. Oui, l’idée m’a paru vraiment passionnante et je vais donc commencer par là…

Imaginez deux jeunes gens qui ayant fait l’amour la nuit de leurs vingt ans décident de se donner rendez-vous non pas sur la place des grands hommes comme Patrick Bruel mais pour la nuit de leurs quarante ans. Bien sûr, même s’ils avaient construit leurs vies avec d’autres personnes, quelles que soient les conditions… Ils choisissent leur ville de nuit de quarante ans, ce sera Rome… Raphaël et Marie ont ainsi jeté un sort à leur vie sous forme d’un pari comme d’autres ont pu le faire avant eux, mais qui cette fois-ci va se réaliser…

Dès le départ, Jim l’auteur de cette bande dessinée, nous donne le ton. Cette bande dessinée ne sera pas une histoire à l’eau de rose, ne sera pas un cliché sexuel avec une parenthèse de coucherie le jour des quarante ans, ni, enfin, un vieux machin sur la crise potentielle des quarante ans. Raphaël a une belle vie, ou, plus exactement, un quelque chose qui lui ressemble. Celle qui l’aime, celle qui partage sa vie et son appartement, organise une petite fête surprise deux jours avant son anniversaire. Vous savez avec tous les copains qui débarquent, des cadeaux faisant références à tous les souvenirs communs, les bouteilles qui se vident, la gueule de bois du lendemain et le ménage à faire…

Dans cet univers classique qui doit rappeler de nombreuses images à certains d’entre vous, Raphaël reçoit une cassette vidéo. Ce sont bien les images tournées il y a vingt ans avec Marie. « Je jure solennellement de passer une nuit avec toi à Rome dans pile 20 ans, le jour de nos quarante ans. Cette nuit, on la vivra quoi qu’il arrive dans nos vies ! Et qu’importe avec qui on est à ce moment-là ! » Oui, Raphaël et Marie étaient nés le même jour, ils n’avaient peur de rien, encore moins de l’avenir !

Vingt ans plus tard, les évènements ont buriné les vies bien réelles. Marie est en Italie, en Toscane, avec Damien, son chéri. Ils sont chez la maman de Sara, Sara et Alexandre étant un couple d’amis. Le week-end semble de préparer sous les meilleurs augures… Mais, allez savoir ce qui peut bien arriver quand on va avoir quarante ans ?

Raphaël de Paris, Marie de Toscane, tous les deux vont rappliquer soudainement à Rome… et nous n’en saurons pas plus dans le premier volume… l’histoire de cette nuit à Rome est prévue en deux volumes et donc il ne reste plus qu’à attendre…

Une centaine de pages de qualité, une idée originale bien menée avec un suspense garanti car le scénario est construit de telle façon que tout en sachant que nous sommes dans un véritable drame, on a envie de savoir comment on va y arriver définitivement… une narration graphique solide, un dessin adapté, des personnages assez crédibles, bref tous les ingrédients sont là pour une bonne bande dessinée.

J’ai peut-être regretté quelques lenteurs dans la première partie de ce premier tome, tandis que dans la seconde chaque image, chaque parole, chaque séquence a un sens fort… Mais ce n’est pas toujours facile de raconter une telle tranche de vie en deux volumes sans trop d’ellipses…
Dommage pour le dessin 6 étoiles

Une bande dessinée réussie, c'est l'alliance d'une bonne histoire (scénario) et d'un dessin plaisant.
Cette Nuit à Rome a rencontré un beau succès chez les amateurs de bande dessinée... l'auteur m'était inconnu jusqu'à cette histoire qui a éveillé mon attention.
La quarantaine, les doutes, un premier bilan de sa vie, tout concourt à faire de cet album quelque chose qui forcément va générer une résonance chez le lecteur.

Le scénario est, je trouve, à la hauteur du succès de l'album, mais le dessin en revanche pèche par une maîtrise technique qui semble absente... les attitudes des personnages notamment ne m'ont pas impressionné... Marie peut être magnifiquement représentée mais parfois être très laide. En lisant les critiques de cet album, la faiblesse graphique est le point négatif qui revient le plus souvent, je ne peux que concourir à ce point de vue.

Malgré tout, j'ai déjà hâte de lire comment cette histoire va se terminer! Car si une bande dessinée réussie, c'est l'alliance d'une bonne histoire (scénario) et d'un dessin plaisant, une bande dessinée raconte avant tout une histoire! Et là, c'est réussi.

Vince92 - Zürich - 47 ans - 8 février 2014


Bien aimé, mais... 6 étoiles

J'ai bien aimé l'histoire, les personnages: le scénario est bien fichu... les textes et les répliques sonnent bien.

C'est vrai que le dessin, soigné sur certaines planches, est parfois imprécis sur d'autres pages: de ce côté, c'est vrai qu'il y a un manque d'homogénéité.

Et il y a malheureusement un gros MAIS... les textes en Italien sont ... FAUX ! pour moi qui suis bilingue, cela m'a vraiment gêné: mettre des textes en italien pour faire "vrai", OK. L'histoire se passe en Italie...
Mais à ce stade, les textes doivent être justes... chaque bulle en italien contient une faute: ce n'est pas possible !

Du coup cela a vraiment gâché mon plaisir.... Quel dommage...

Graffati - - 55 ans - 9 octobre 2012


La quarantaine rugissante 10 étoiles

Après un excellent "Petites éclipses" (avec la complicité de Fane), que je relis toujours avec plaisir, Jim nous revient avec « Une nuit à Rome », un diptyque cette fois dédié aux quadragénaires.
Après avoir fait évoluer plusieurs personnages dans la trentaine dans son précédent « pavé », Jim limite son histoire à celle de Raphaël, à la veille de ses 40 ans, vivant en couple avec Sophia.
De son passé va surgir un scud qui va tout remettre en question dans la vie de Raphaël
Et là Jim est très fort dans les réflexions de ses personnages, qui comme moi ont passé le cap de la quarantaine. Les dialogues font souvent mouche et tombent (malheureusement) parfois juste. Véritable remise en cause du couple, de l’amitié, de la routine, cette bande dessinée est un véritable bijou, et à mon avis une des meilleures qu’il m’ait été donné de lire cette année.
Jugez à travers cette phrase prononcée par Raphaël « Formules-tu cette hypothèse, parfois, que ta femme meure, un accident, une maladie brutale, et qu’une partie de toi, honteusement, une toute partie de toi, la plus obscure, la plus inavouable, s’en trouve soulagée ?... » C’est machiavélique, mais qui ne l’a pas pensé ?
En outre, je découvre à cette occasion un dessin tout en couleur de Jim, mais surtout un dessin fort réussi.
Un album fort, que j’ai déjà relu deux fois.
J’ajoute que j’ai opté pour l’édition de luxe de canalbd, qui offre des bonus appréciables (croquis et essais de couvertures sur une quinzaine de pages) , une édition avec dos toilé d’une grande qualité.

Hervé28 - Chartres - 55 ans - 11 mai 2012


BIEN, MAIS VRAIMENT SANS PLUS... 6 étoiles

Je n’ai pas grand-chose à ajouter à l’excellente critique de Shelton, je dois avouer que l’idée de départ de cette BD est très bonne.
Le scénario est vraiment excellent, original, très bien mis en scène, solide… Les personnages très bien décrits et très attachants, Raphaël p. ex. est vraiment l’archétype du bo-bo Parisien, ne mesurant pas vraiment les conséquences de ses actes… Marie, la fille impulsive et directe ne craignant rien ni personne, toujours très sûre d’elle… Arnaud le pote de 20 ans sur lequel on peut toujours compter et qui est toujours là pour t’aider…

J’ai adoré les dialogues vraiment très bien faits, et surtout les réflexions de Raphaël, dont je ne résiste d’ailleurs pas à vous proposer un extrait, qui se situe au moment où Raphaël reprend contact avec Marie au téléphone après de longues années :

Marie : Allô? Allô? C’est qui?
Raphaël : Putain sa voix. Juste sa voix qui dit «Allô». Trois fois «Allô». Je suis déjà à ses pieds. Je flippais comme un gosse avant d’appeler. Je cherche mes mots. Je patine déjà. Enchaîner vite !
M. : Raphaël ? C’est toi ? Tu m’entends ou pas ?
R. . Ouais ouais impec ! Putain «impec»! Pourquoi «Impec»?! Qui dit encore «impec»? Elle dit qu’elle est déjà là-bas en Italie, pas très loin de Rome, chez des amis… Je ne comprends rien. Elle rit. Putain son rire. Elle dit deux secondes, elle se met un peu à l’écart. Juste là, face à moi, une femme enceinte passe dans rue. Deux beaux enfants en bleu marine, un mari parfait. Le bonheur Jacadi. Pourquoi je suis pas eux… ? (…)

Mais, car il y a toujours un mais, ce sont les dessins de JIM qui ne sont absolument pas à la hauteur du scénario, les visages sont très mal dessinés (parfois, on a même du mal à reconnaître les différents personnages…), les corps des personnages pareil, les couleurs trop dans les jaunes, les oranges et les pastels… et si les décors intérieurs sont bien dessinés (voir les pages 37 et 38 qui représentent l’appartement de Raphaël pendant et après sa fête de son anniversaire), les décors extérieurs sont eux flous, mal dessinés, grossiers, et on a parfois l’impression qu’ils sont à peine esquissés… (voir les vues de la ville de Rome, page 13 et 100)… Comme si l'auteur n'avait pas voulu se fatiguer à les dessiner avec précision... Non rien à faire les dessins ne sont vraiment pas à la hauteur du scénario.

Je pense vraiment que JIM aurait dû laisser le dessin à un autre auteur et se contenter de s’occuper du scénario, cette BD aurait eu tout à y gagner…

Septularisen - - - ans - 6 mai 2012