L'écoute du ciel : Ce qui rapproche les religions... et ce qui les sépare
de Fabrice Midal

critiqué par Ellane92, le 2 mai 2012
(Boulogne-Billancourt - 49 ans)


La note:  étoiles
Une approche réussie et intelligente des religions
Fabrice Midal passe au crible les 3 religions monothéistes (Judaïsme, Catholicisme, Islam) ainsi que le Bouddhisme, en évoquant pour chacune d’entre elles les textes fondateurs, l’organisation, l’art, les temps forts de la vie (naissance, mariage, mort), les « rites », les temps de l’année… Il souligne pour chaque sujet abordé les points communs et les différences, nous donne des clés pour comprendre les « faux amis », ces termes dont on pourrait croire qu’ils signifient les mêmes choses (par exemple, la notion de moine diffère pour le Chrétien et pour le Bouddhiste). Il traite toutes ces thématiques non pas du point de vue de la religion à proprement parler, mais du point de vue du pratiquant. L’auteur explique son parti pris de partir du point de vue du pratiquant en premier lieu parce que les religions, de par leur nature et leurs fondements (il n’existe qu’un seul Dieu, par exemple), se prêtent mal à une comparaison. De plus, la religion est avant tout et surtout une question d’expérience, de vie, de vécu. Pour les comparer, il a donc choisi de le faire de « l’intérieur » de la religion, du point de vue du pratiquant, du sens qu’avaient pour ce dernier les textes, la relation à l’autre…

J’ai beaucoup aimé ce livre.
Après une introduction un peu longuette, le découpage de l’ouvrage en parties et sous parties courtes facilite la lecture et l’appropriation du discours.
Pour moi, l’auteur a réussi son pari : son ouvrage donne des connaissances qui mises bout à bout permettent d’avoir une vision globale des religions ; les explications sont claires et à portée de tous, sans pour autant être simplistes ou se perdre dans l’exhaustivité (par exemple, il n’entre pas dans le détail des courants religieux). Ses écrits correspondent bien à ma connaissance et à ma compréhension des deux « religions » que je connaissais. Je n’ai jamais eu le sentiment que l’auteur jugeait les religions ou leurs pratiques, ou en préférait une. J’ai d’ailleurs été surprise de la confession dont il se réclame à la fin de l’ouvrage.
J’ai l’impression, après avoir refermé ce livre, qu’il m’a apporté un petit quelque chose de plus pour entrer en relation avec l’autre : parce que finalement, communiquer nécessite avant tout d’accueillir l’autre tel qu’il est, de comprendre ses différences comme des différences, et non comme un « manque » ou une infériorité/supériorité par rapport à soi. Un très beau traité qui aide vraiment à l’ouverture et à la tolérance (et au vu de l’actualité, c’est dommage de faire l’impasse dessus !) et qui nous rappelle que l’être humain et aussi un être spirituel.
Amour, justice et miséricorde en partage 6 étoiles

Il y a un mystère de la croyance qui se vit dans les religions, dont chacune est à la fois authentique et unique. En s’efforçant de rester dans la neutralité l’auteur(1) tente d’en donner un aperçu, les mots seuls s’avérant insuffisants à l’expliquer. Derrière des genèses, des commandements, des symboles, des pratiques si différentes, les religions partagent néanmoins un besoin commun d’élévation spirituelle qui se retrouve dans ces notions communes d’amour, de justice et de miséricorde. Un tel ressenti a distingué l’être biologique que nous sommes de l’animal, même si aucune d’entre elles n’a réussi à préserver l’humanité du mal, de la souffrance, de la violence ni du fanatisme. C’est l’ouvrage qu’il convient de lire pour avoir un vernis sommaire de connaissances sur quatre des religions mondialement répandues que sont d’une part le judaïsme, le christianisme et l’islam, ces trois monothéismes originaires du Moyen Orient à des époques différentes et se reconnaissant dans la filiation d’Abraham, d’autre part le bouddhisme né en Inde et présent dans une grande partie de l’Asie.
(1) Philosophe, enseignant, fondateur de l’école occidentale de la méditation

Colen8 - - 83 ans - 5 octobre 2017