L'agent indien
de Dan O'Brien

critiqué par Septularisen, le 30 avril 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
LES INDIENS D'AMERIQUE COMME VOUS NE LES AVEZ JAMAIS LUS!...
Basé sur des faits réels ce livre de Dan O’BRIEN est la biographie romancée de deux personnages légendaires du Far West le Sioux Red Cloud (Nuage Rouge) et l’Agent Indien Valentine McGILLYCUDDY.
Médecin de formation, rien ne prédestinait McGILLYCUDDY à s’occuper des Indiens, dont il est toutefois un grand connaisseur des us et coutumes. Il a effet participé à plusieurs guerres contre les Indiens et s’est lié d’amitié avec nombre d’entre eux, dont notamment le grand chef lakota Crazy Horse (Thasunka Witko) qui vient juste d’être assassiné.

Au départ McGILLYCUDDY veut devenir médecin dans l’armée, mais le gouvernement lui propose, malgré son jeune âge (il a alors 30 ans), de diriger la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Nord, dont l’Agent Indien en place vient juste de démissionner.
McGILLYCUDDY accepte ce poste prestigieux et bien rémunéré. Il emménage donc dans la réserve en 1879 en compagnie de Fanny HOYT, sa femme. Il est conscient des difficultés qui l’attendent, car tout le monde a déjà entendu parler du caractériel chef Sioux Red Cloud qui vit dans la réserve. De plus Sitting Bull (Thathanka lyothanka) le dernier chef des Lakota Hunkpapas (Sioux) toujours en guerre contre les blancs s’est réfugié non loin de là, derrière la frontière Canadienne.

McGILLYCUDDY veut transformer le mode de vie des Indiens, il veut en faire des fermiers et des agriculteurs et ainsi les rendre auto-suffisants. Il compte pour cela s’appuyer sur les indiens aux idées progressistes (notamment leur chef Young Man Afraid), qui ont compris que s’ils veulent survivre, ils doivent apprendre à vivre comme l’homme blanc. Il ne veut pas de l’intervention de l’armée dans la réserve, dont l’équilibre est pourtant très fragile, et n’hésite pas à armer une « Police Indienne » pour faire respecter l’ordre et la loi dans la réserve.

Face à lui se dresse Red Cloud, un esprit conservateur et retors à toute forme d’autorité. Bien qu’il ne soit pas le chef élu des Sioux, il refuse de voir son peuple de chasseurs devenir des simples fermiers. Il pense qu’en vertu du traité de Fort Laramie signé en 1868 selon lequel les Indiens ont cédé à l’homme blanc leurs terres, et ont été déplacés dans la réserve Indienne des Blacks Hills, celui-ci s’est engagé à les loger et à les nourrir indéfiniment…
Il a pour lui de nombreux défenseurs de sa cause parmi les blancs et n’hésite pas à écrire régulièrement au Président des États-Unis pour lui demander le renvoi de l’Agent Indien.

Très vite les tensions s’accumulent et c’est l’affrontement entre les deux hommes à forte personnalité…

Au travers des affrontements entre les deux hommes, qui durera de nombreuses années, Dan O'BRIEN nous décrit le mode de vie des Indiens et nous apprend le fonctionnement des réserves. Certains choses déjà connues sont ici développées (corruption généralisée, alcoolisme endémique des Indiens, influence néfaste des blancs, notamment des chercheurs d’or qui essayent par tous les moyens de s’approprier les terres des Indiens…), d’autres nous sont présentées ici sous un angle inédit, (manigances, influences politiques sur les décisions à prendre, rôle néfaste des blancs mariés à des Indiennes…).

Quant au livre en lui-même je tiens tout d’abord à donner un 0 pointé à l’éditeur, dont des parties de mots et parfois même des mots entiers manquent dans l’édition de poche… J’ai même vu un contradiction complète dans une phrase du fait de mots manquants… Je n’ai qu’un mot à dire : honte au correcteur pour son travail bâclé !...

Je n’ai pas grand-chose à dire sur l’écriture de Dan O’BRIEN, c’est une écriture ample, vivante, envoûtante, entrainante, irréprochable, qui sent bon les « grands espaces ». L’auteur nous fait vivre et littéralement « sentir » les grandes plaines…. Les mots sont bien choisis, l’écriture a du style mais se lit facilement elle coule toute seule et les oages se tournent sans difficulté. On sent qu’il aime cette terre sur laquelle il vit, et la décrit de manière admirable… Les descriptions sont grandioses, on pense à Jim HARRISON, mais le style reste simple et accésible, on pense à Ernest HEMINGWAY... Et bien sûr on en redemande !...
L’histoire est développée avec rigueur, minutie et authenticité, et les personnages, vrais ou imaginaires, même ceux secondaires sont beaux et on se prend tout de suite d’affection pour eux !...
L'ensemble donne vraiment un très beau livre, et on a pas envie d'en voir la fin... Je me suis même surpris à ralentir le rytme de ma lecture retarder l'arrivée de la fin du livre...

Voilà je n’ai rien à ajouter de plus, sinon vous conseiller de partir au plus vite à la découverte de ce merveilleux conteur qu’est Dan O’BRIEN… Je m’étonne d’ailleurs que cet auteur ne soit pas plus lu et plus (re)-connu chez nous…
Un témoignage intéressant sur la vie en réserve indienne et l'influence de la politique américaine sur l'avenir des natifs américains. 8 étoiles

Suite de Médecine blanche pour Crazy Horse, l’Agent indien se déroule après l'assassinat en 1877 du chef de guerre des derniers Sioux rebelles : Crazy Horse. Ancien médecin du chef guerrier, le jeune docteur Valentine McGillycuddy se retrouve nommé, par le gouvernement américain, agent indien de l'agence des Sioux oglalas, bientôt rebaptisée réserve de Pine Ridge.
Homme honnête et intègre, McGillycuddy va se retrouver rapidement confronté à l’influence d’un homme, Red Cloud, chef guerrier indien dont l’ascendant sur les siens va rapidement poser problème. Oppositions de caractères, de cultures, de visions des événements et des perspectives d’avenir pour les indiens, les deux hommes vont rapidement rentrer en conflit plus ou moins ouvert dont le but sera la survie des oglalas.

L’histoire réelle de ce roman, bien écrite et minutieusement reconstituée constitue un formidable témoignage sur cette époque trouble de l’histoire des Etats-Unis. L’influence politique, les intérêts des principaux protagonistes, blancs comme indiens, rend le roman particulièrement intéressant, notamment dans son approche non partisane des événements.
La vie dans cette réserve indienne m’a semblé être bien retranscrite par l’auteur. On sent que Dan O’Brien s’est investi dans l’écriture de son roman.

Mon seul bémol concerne le côté romancé du roman qui m’a semblé inabouti, dommage. Cependant l’Agent indien est un roman intéressant, enrichissant culturellement parlant tout en étant accessible au plus grand nombre. A découvrir.

Sundernono - Nice - 41 ans - 3 mars 2016