Le Livre des enfants
de Antonia Susan Byatt

critiqué par Alud, le 30 avril 2012
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Angleterre 1880-1914
A.S. Byatt écrit des livres touffus où les personnages placés dans un contexte historique précis sont les reflets d’une société, de sa culture et de ses luttes.

Dans ce roman l’auteur décrit la fin des années de règne de la reine Victoria et les bouleversements sociaux (émancipation des femmes, avènement d’une pensée sociale et surgissement foisonnant d’expressions artistiques) par le biais d’un cercle d’amis qui évoque l’aventure des préraphaélites ou du groupe de Bloomsbury avec Virginia et Léonard Woolf.

Autour, d’Humphry et d’Olive Wellwood, auteur de livres pour enfants, se croisent plusieurs familles d’artistes ou de mécènes aux idées très libres. Dans la vaste propriété des Welwood, près du marais de Romney, ils évoluent dans un monde de contes de fée, où l’on se travestit pour de grandes fêtes du solstice d’été. Mais ce monde chatoyant, d’intellectuels et d’artistes cache une part d’ombre et des secrets que leurs enfants auront à affronter.

Olive écrit pour chacun de ses propres enfants un conte qu’elle range dans sa bibliothèque, il s’enrichit à mesure qu’ils grandissent et préfigure un peu leur destin.

C’est un livre passionnant, où l’on passe sans cesse de l’intime au social, avec une écriture précise dans les faits historiques, colorée et chatoyante dans les descriptions de la nature ou de la céramique du potier Fludd, et, étrangement poétique dans les contes d’Olive Wellwood .

La fin de l’époque victorienne est parfaitement restituée avec sa sensualité un peu mortifère qui mènera à la boucherie de la première guerre mondiale.

A. S. Byatt montre, une fois encore, sa maitrise d’un récit aux multiples voix/voies.

J’avais beaucoup aimé « Possession » qui explorait, aussi, l’époque victorienne, et, la trilogie évoquant l’Angleterre des années 60, « La vierge dans le jardin » « Nature morte » et « La femme qui siffle », mais, je crois que ce « Livre des enfants » est vraiment encore plus abouti.

Loooooooong 5 étoiles

… sauf si vous êtes passionnés par les différents courants du fabianisme (je n’ai d’ailleurs toujours pas compris ce que c’était) , socialisme, anarchisme, théosophie, … en Grande-Bretagne et en Allemagne entre 1899 et les premières années de la Grande Guerre – et ce n’est pas mon cas. Et aussi la fabrication des céramiques – qui joue un rôle important. Quelques pages que j’ai trouvées plus intéressantes sur l’exposition universelle de Paris.

Il manque un arbre généalogique pour ne pas s’y perdre. J’ai eu beau prendre des notes, j’ai eu du mal à suivre dans les ~200 premières pages.

A partir du moment où j’ai décidé de sauter tous les passages « historiques », le livre est devenu moins ennuyeux et j’ai pu commencer à m’intéresser aux nombreux secrets cachés et aux conséquences de leurs découvertes.

Dispensable (sauf si vous voulez vraiment en savoir plus sur le fabianisme, l’anarchisme,…)

Ludmilla - Chaville - 69 ans - 8 février 2016