Trente mille jours
de Maurice Genevoix

critiqué par Hexagone, le 26 avril 2012
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Elégance de l'écriture.
De tous les écrivains dont j'ai pu lire les ouvrages, Maurice Genvoix est celui qui m'a le plus pénétré par sa poésie, son rythme, son phrasé et surtout son élégance littéraire.
On plonge dans 30 000 jours comme dans un grand fleuve sauvage qui va nous porter vers un magnifique voyage littéraire.
Comme naviguant sur la Loire, si chère à Genevoix, on voit défiler la vie d'un homme d'une autre époque, d'un autre siècle.
Siècle de misère, d'horreurs, de catastrophes.
Siècle aussi de tous les possibles, des grandes joies qui fleurissent au coeur des petites surprises.
Genevoix parle de son enfance, de l'école qui joue encore son rôle d'instruction, il évoque ses études, ses découvertes artistiques, ses rencontres littéraires et picturales. Il évoque des grands noms de l'époque qui ont maintenant sombré dans l'oubli.
Il raconte la guerre, l'horreur, les copains qui tombent au front, le regard de celui qui sent la mort souffler son souffle fétide sur sa face.
Il parle de ses livres, de son succès de son amour pour la nature et ses gens simples de la terre.
Je me disais en lisant que Genevoix fait parti d'une espèce d'hommes qui a maintenant disparu. Elégant, courtois, raffiné, cultivé, jamais dans l'abaissement, toujours dans l'élévation.
Sa langue est complexe sans être difficile car elle parle au lecteur, le charme, le captive.
Je ne suis pas attiré par les biographies, mais celle-ci dépasse le format du genre, pour offrir plus qu'une balade au pays de Genevoix. Je suis parti pendant quelques heures porté par le courant de la vie de Genevoix qui est le témoignage émouvant d'un grand homme ayant vécu au milieu de ses congénères avec simplicité et commisération.
Une espèce disparue malheureusement.