Le retour de Silas Jones
de Tom Franklin

critiqué par Ellane92, le 26 avril 2012
(Boulogne-Billancourt - 49 ans)


La note:  étoiles
une écriture sublime
Silas Jones, après une carrière de sportif arrêtée net par un accident, revient en tant que constable (une sorte de gardien de la paix) dans le patelin de son enfance. Il est contacté à plusieurs reprises par Larry, qu’il a connu enfant, jusqu’à ce que ce dernier soit découvert une balle dans la poitrine. Cette agression fait suite à la disparition d’une fille, qui nous ramène à la disparition d’une autre fille que Silas a connue avant de partir à l’université, du temps où il n’était qu’un enfant noir et pauvre. D’aller-retour entre le passé et le présent, on revit avec Silas sa pauvreté et son arrivée misérable avec sa mère dans la petite ville, son amitié cachée et difficile avec Larry Otts, blanc de la classe moyenne, alors qu’à l’époque, les blancs, c’était contre les noirs, son talent pour le base-ball, son intolérance à l’injustice...

Ce descriptif me parait un peu confus. Tout simplement parce que, de mon point de vue, l’histoire n'est pas l'important de ce livre !
L’intérêt est dans l’écriture, qui mérite le nom de prose tant elle est à la fois simple et facile d’accès, mais aussi subtile ! On se laisse emporter par la beauté de la langue, perdre dans les descriptions de lieu, d’actions, de pensées, avec juste l’envie de tourner la page pour continuer à lire, parce que c’est trop bien ! C’est un roman sensitif, dans le sens où il sature tous nos sens : on sent l’odeur de la cigarette de l’inspecteur, on entend le bruit de la main qui gratte la joue mal rasée, on se délecte du roman. Les sujets abordés sont graves, mais l'auteur ne tombe jamais ni dans le vulgaire, ni dans la facilité. Ca a vraiment été un grand coup de cœur, j’ai adoré.
Je tiens quand même à dire que ce livre a un gros défaut : il est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop court !