Les survivants
de Piers Paul Read

critiqué par Monde imaginaire, le 24 avril 2012
(Bourg La Reine - 51 ans)


La note:  étoiles
Un récit poignant, terrifiant et qui donne à réfléchir
Le 13 octobre 1972, un bimoteur affrété par de jeunes Uruguayens étudiants et rugbymen s'écrase dans la Cordillère des Andes. Les autorités sont contraintes d'abandonner toute recherche au bout de huit jours.
C'est alors que les trente-cinq survivants de l'accident prennent la décision de découper et de manger leurs camarades morts. Seize survécurent. C'est cette aventure que Piers Paul Read publia chez Grasset en 1974.
Je peux vous assurer que 20 ans après avoir lu ce livre, il est encore très présent dans mon esprit. Comment oublier ces jeunes Uruguayens perdus dans la Cordillère des Andes, qui est, je vous le rappelle la plus grande chaîne de montagnes du monde (longue d'environ 7 100 kilomètres, large de 200 à 1 800 kilomètres). En plus de son immensité cette chaîne de montagne est à plus de 4000 m d’altitude, ce qui nous donne à imaginer le froid intense qu’ont dû endurer ces survivants.
Outre l’aspect catastrophe du livre, il y a l’aspect très psychologique des survivants amenés à rester en vie dans cet univers hostile. On ne peut s’empêcher de se demander : et moi qu’aurais-je fait à leur place ? Est-ce que j’aurais pu manger un de mes camarades morts pour survivre ? Ou alors la mort me serait-elle apparue comme la seule échappatoire ? On ne peut pas savoir … non on ne peut pas savoir comment nous réagirions dans une situation aussi désespérée.
En tout cas, ce qui est certain c’est que ce témoignage extrême est impossible à oublier.
Bien mieux que le film. 10 étoiles

J'avais vu le film tiré de cette histoire, il n'était pas déplaisant à regarder mais le livre est au dessus.
L'épopée de ces passagers est extraordinaire.
La lecture remet en cause pas mal d'idées que l'on peut avoir sur l'anthropophagie.
Et moi qu'aurais-fait ?
A première vu je me serais laissé mourir, dignement. Mais ...
On ne peut jamais savoir comment on va réagir face à l'exceptionnel, je n'ai jamais eu faim de ma vie, jamais été dans une situation désespérée.
Il est étonnant que l'on puisse manger de l'homme et de surcroît ses amis et parents, il semblerait que la chair humaine se rapproche du bœuf.
Parcimonieux au début, les survivants finissent par tout manger, cerveau, entrailles, poumons.
C'est le prix de la vie et de l'instinct de survie.
L'homme est exceptionnel.
J'ai apprécié la place que la foi prend dans le récit, les survivants ont eu le sentiment de toucher Dieu dans les Andes.
Les parents priaient beaucoup et leur foi a été renforcée par cet événement.
J'ignore comment les uns et les autres ont vécu les années suivantes, sans doute difficilement.
Un témoignage d'une grande force sur les capacités de résilience humaine, de courage, et de foi.
Un livre qui se dévore, je sors ...

4 étoiles pour le récit et la traduction.

Hexagone - - 53 ans - 3 août 2014


re-lecture 9 étoiles

Je viens de relire ce livre que j'avais lu il y a bien longtemps, mais qui m'était resté en mémoire. On ne peut pas oublier une telle histoire qui n’est pas un roman. Par contre je me rends compte que la première fois, pris complètement par les aventures tragiques des rescapés, leur survie, leur organisation , et la sortie salvatrice au-delà des montagnes qui les entouraient et que, alpiniste, j’ai pu imaginer. Mais j'avais plutôt zappé sur tout ce qui se passait à l'extérieur, c'est-à-dire les recherches, la détresse des familles et l'opiniâtreté de certains parents. Si vous êtes dans ce cas, n'hésitez pas à le relire. Peut-être que comme moi, vous le verrez différemment.

Krapouto - Angouleme Charente - 78 ans - 9 avril 2014