Audrey Hepburn
de Diana Maychick

critiqué par Dirlandaise, le 22 avril 2012
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Consciente de la souffrance humaine
Audrey Hepburn est une actrice que j’ai toujours beaucoup appréciée. Lorsque je regarde un de ses films, j’aime son côté comique et son élégance inégalée grâce au couturier Givenchy qui fut son ami et confident. Cette biographie déroule toute la vie de l’actrice depuis son enfance à Arnhem aux Pays-Bas jusqu’à sa mort dans sa maison de Tolochenaz en Suisse. Sa vie ne fut pas un long fleuve tranquille au contraire, elle a traversé de nombreuses épreuves en particulier durant la guerre alors que la nourriture se faisait rare et que les bulbes de tulipes constituaient la seule source nutritive disponible pour elle pendant des périodes plus ou moins longues. Elle a d’ailleurs développé une anorexie qui la suivra tout le long de sa vie jusqu’à sa mort. En effet, lorsque tout allait mal pour elle dans sa carrière ou sa vie affective, elle cessait de s’alimenter. Elle perdait alors du poids d’une façon alarmante et ses proches craignaient pour sa santé et sa vie.

La première partie du livre est très intéressante ainsi que la dernière où l’auteur raconte son engagement pour l’UNICEF et sa passion du jardinage. Contrairement à l’image qu’elle projetait souvent à l’écran, Audrey Hepburn était loin d’être la jeune fille capricieuse et superficielle qu’on pourrait s’imaginer. Au contraire, c’était un être extrêmement sensible et consciente de la souffrance humaine. Son expérience de la guerre et du divorce de ses parents l’ont beaucoup marquée. Son parcours professionnel ne fut pas non plus de tout repos de même que ses mariages et divorces. On la suit lors du tournage de ses films principaux : « Vacances romaines » avec Gregory Peck, « Sabrina » avec Humphrey Bogart, « Guerre et paix » d’après le roman de Tolstoï, « Drôle de frimousse » avec Fred Astaire, « Diamants sur canapé » avec George Peppard, « La rumeur » avec Shirley MacLaine etc… Ses films ne furent pas tous des succès mais sa présence fut toujours très appréciée du public.

J’ai beaucoup aimé ce livre malgré le fait que la fin soit un brin larmoyante. Audrey y est décrite comme une sainte. Je peux comprendre ce point de vue en raison du travail exceptionnel qu’elle a accompli pour l’UNICEF dans de nombreux pays dévastés par la famine. Elle aurait pu tout aussi bien rester tranquillement chez elle à jouir d’un repos bien mérité mais elle a choisi de parcourir le monde afin d’essayer de servir un cause admirable ce qui est tout à son honneur et force mon admiration.

Donc, le début et la fin constituent les deux parties les plus intéressantes de cette biographie retraçant la vie et la carrière d’une actrice très attachante dont le plus grand rêve était de devenir une danseuse classique mais dont le destin lui réservait une vie bien différente de celle dont elle avait rêvée.

« J’ai pénétré au cœur d’un cauchemar. L’Éthiopie avait été un choc mais la Somalie dépassait tout ce que je pouvais imaginer. Aucun reportage de la presse n’aurait pu me préparer à ce que j’ai vu. Une agonie indescriptible. Je n’ai cessé de voir ces innombrables petits enfants émaciés, fragiles, assis sous les arbres, attendant d’être nourris. Il n’y avait pas de nourriture, mais ils attendaient. La plupart étaient malades, mourants sans doute. Jamais je ne pourrai oublier leurs yeux, énormes dans leurs pauvres petits visages, et le terrible silence. »