Chambre 121 : L'intégrale
de Olaf Boccère

critiqué par Hervé28, le 13 avril 2012
(Chartres - 55 ans)


La note:  étoiles
Room service !!
Les éditions « Dynamite » ont eu la riche idée de réunir avec cette intégrale les 5 fascicules de la série « chambre 121 ».
Franchement pour adulte, cette série retrace les aventures d’un gigolo, embauché dans un hôtel pour donner du plaisir à la gent féminine.
Certes les 43 épisodes qui composent cette intégrale sont inégaux, parfois répétitifs mais Igor & Boccère (en fait une seule et même personne) apporte avec son dessin un réalisme criant. Loin des clichés pornographiques avec des filles sublimes, Olaf Boccère nous offre là des histoires scabreuses avec des mères de familles (Maud, dans les derniers épisodes, en est l’illustration parfaite), des femmes d’âge mûr, des voisines…. bref avec des femmes que l’on pourrait qualifier d’ordinaires.
Le dessin de Boccère est cru, réaliste mais surtout très bon.
Les histoires font entre 6 et 8 pages. Un livre à ne pas lire d'une traite pour en apprécier l'intérêt.
En outre, cette intégrale est complétée par des inédits,six récits courts qui forment les prémices de « chambre 121 ».
J'ajoute que la couverture retenue pour cette intégrale est fort réussie.
A réserver à un public très averti.
UN ÉROTISME TRÈS FORT, MAIS TRÈS FIN! 6 étoiles

Un jeune homme à barbichette qui vient juste d’être embauché comme réceptionniste dans un petit hôtel, découvre qu’en fait la propriétaire (une jeune et plantureuse métisse asiatique à lunettes), a transformé celui-ci (et en particulier la chambre 121), en une sorte de maison close libertine, destinée plus particulièrement à la clientèle féminine.

Très vite de nouveaux « services » sont demandés à notre charmant jeune homme, qui, s’il va voir son salaire doubler, va aussi voir sa « charge » de travail considérablement augmenter, au service d’une clientèle féminine exigeante, qui souhaite assouvir ses désirs…

Dans la droite ligne de Milo MANARA, Olaf BOCCACÈRE, nous offre ici une quarantaine d’histoires (258 planches en fait), d’un trait très fin en noir et blanc. Le réalisme du dessin est très fort, et très limite parfois, « sulfureux », et dans tous les cas très très cru, il faut le dire!
Il n’y a toutefois ici aucune agressivité, et c’est donc une sexualité totalement libre, assumée et toujours consentie qui nous est décrite.

Le scénario d’IGOR, (qui n’est en fait ici qu’un pseudonyme d’Olaf BOCCACÈRE), est réduit au minimum, ce sont des petites histoires de maximum 6 pages où le libertinage des femmes est poussé à son paroxysme. Il y très peu de changements et d’inventivité dans les histoires, celle-ci se passant presque toujours en intérieur (notamment dans la fameuse chambre 121 de l’hôtel), à l’exception de quelques histoires qui se déroulent au supermarché, ou sur la plage d’une station balnéaire.

On peut également lire ces histoires comme une critique de la société moderne. Ainsi p. ex. si les femmes décrites ici (d'ailleurs pas forcément très jolies), sont presque toujours celle que vous pourriez croiser dans la rue, femmes enceintes, mannequin, jeune mariée, religieuses, professeure, femme délaisée… Leurs maris sont toujours eux membres de la « haute société », juge, commissaire de police, homme politique d’extrême-droite, policier, avocat…

En conclusion une BD ne manquant pas de « piquant », mais sans aucun doute manquant un peu d’imagination !...

En raison de son réalisme et des scènes très explicites qui y sont présentées cette BD est, bien sûr, uniquement destinée à un public adulte et très averti.

Septularisen - - - ans - 3 janvier 2016