Le Congo au temps des Belges
de Collectif

critiqué par Saint Jean-Baptiste, le 11 avril 2012
(Ottignies - 88 ans)


La note:  étoiles
Un devoir de mémoire
Les anciens colonisateurs du Congo Belge, en ont assez, plus qu’assez !
Depuis l’indépendance du Congo, le 30 juin 1960, on n’arrête plus de les calomnier : on les traite d’exploiteurs, d’esclavagistes et de pilleurs… Et ces critiques durent, en fait, depuis 1885, date à laquelle le Roi des Belges, Léopold II, fit l’acquisition du Congo pour son compte personnel, avant de le céder à la Belgique le 20 août 1908.

On peut discuter à l’infini du bien fondé d’une colonie. On peut se demander de quel droit un peuple décide d’administrer un autre peuple, de l’équiper, d’y faire régner la paix et la justice, de l’instruire, de le soigner et de l’évangéliser. Mais on doit reconnaître le fait historique. La colonie belge fut un phénomène unique au monde et ça vaut la peine qu’on en parle sérieusement. C’est ce que nous proposent les auteurs dans ce livre « Le Congo au temps des Belges ».

Ces auteurs se sont appliqués, d’abord, à définir certains faits irréfutables : les peuples de l’Afrique étaient la matière première des marchands d’esclaves arabes. Les épidémies de toutes sortes ravageaient les populations et les luttes tribales, avec cannibalisme à la clef, achevaient de décimer la malheureuse Afrique.
Le paradis des « bons sauvages » est un mythe qui a la vie dure. Mais dans ce livre, avec des preuves, des documents, et des chiffres, qui sont toujours à disposition du public, ce mythe est définitivement balayé. En tous cas pour l’Afrique.
Les Belges ne se sont pas emparés du Congo par la force ; il n’y eut jamais d’armées belges au Congo (si ce n’est quelques « soldats de la Paix » au moment de l’indépendance) et ce que, en septante cinq ans, les coloniaux ont réalisé au Congo est tout simplement fabuleux.
Il est heureux qu’il y ait encore des témoins directs pour en témoigner. À ce titre, ce livre qui se présente comme un bilan, est un document historique d’un intérêt exceptionnel.

Mais, avant d’établir un bilan de l’action coloniale, les auteurs s’appliquent à réfuter, une à une, toutes les accusations qui ont été portées contre eux.
Ce travail est minutieux : toutes les sources sont citées ; toutes les accusations sont réfutées, chaque fois avec preuves à l’appui. Néanmoins les auteurs ne cachent aucune vérité ; si certaines plaident contre eux, ils en font part objectivement, en les remettant dans leur contexte et en signalant les sources que le lecteur peut consulter très facilement.

Ensuite vient le bilan de l’action coloniale et on en tombe à la renverse. Comment, en si peu de temps, un si petit nombre de pionniers, de médecins, d’ingénieurs, de missionnaires, a pu réaliser tant de constructions, dans tous les domaines, est tout simplement renversant.
L’œuvre colonisatrice des Belges suscite l’admiration et s’impose au respect de tous.
La lecture de ces réalisations est parfois un peu longue parce que les auteurs ne nous épargnent aucun détail ; mais on s’en voudrait de sauter des passages, tant chaque entreprise a son intérêt particulier.

Pour terminer, les auteurs regardent ce qu’est devenue leur belle colonie. En toute objectivité. Première constatation, l’indépendance a été donnée beaucoup trop tôt. Mais il faut comprendre : la Belgique ne voulait pas d’une « guerre d’Algérie » au Congo et l’indépendance était dans l’air du temps.
S’en suit un constat qui tient en peu de mots : la première consigne donnée par Léopold II était : « dominer pour servir ». Mais très tôt les coloniaux ont compris qu’il fallait développer la colonie, et ce fut : « tout pour le pays ». Aujourd’hui les anciens coloniaux regrettent de ne pas avoir eu le temps de réaliser : tout « avec » les Congolais.
Les tiers-mondistes du monde entier ne leur ont pas permis d’achever leur œuvre.

Pour terminer, les auteurs nous donnent un recueil de témoignages de voyageurs et d’observateurs à travers le temps et ces témoignages font montre d’une telle admiration et d’une telle reconnaissance, que le plus dur des anti-colonialistes en serait ému jusqu’aux larmes.
Personnellement, je trouve que ce livre devrait être lu dans nos écoles : nos petits potaches auraient enfin l’occasion d’être fiers, à juste titre, d’une des plus belles réalisations qu’un pays ait jamais réussie dans le monde.