Ma vie en trois actes
de Janette Bertrand

critiqué par FranBlan, le 9 avril 2012
(Montréal, Québec - 81 ans)


La note:  étoiles
Autobiographie de Janette Bertrand…
Janette Bertrand est un personnage illustre et fort populaire de la colonie artistique et culturelle du Québec, et ceci avec raison!
Née en 1925, dans un quartier ouvrier de Montréal, fille unique d’un commerçant en mercerie pour hommes, sœur cadette et souffre-douleur de trois frères et surtout, fille mal aimée d’une femme, dont la fuite dans la maladie a rendu l’affection inaccessible à une enfant en mal d’amour de sa mêre.
«L’enfant en moi qui n’a pas été aimé de sa mère croit encore qu’il ne mérite pas l’amour des autres. Cette quête d’amour, ce besoin d’être reconnue a marqué toute ma vie; la marque encore.»
La petite Janette se rebelle très tôt. Elle ne sera pas soumise et dépendante. Convaincue que sa mère ne l'aime pas, elle sentira toujours son regard désapprobateur, et cette blessure sera le moteur de sa vie. Oscillant entre le “je ne vaux rien” et le “je veux changer le monde”, Janette entame une carrière de “superwoman”.
Tour à tour journaliste, comédienne, auteure dramatique, animatrice et professeure à l'Institut national de l'image et du son, Janette Bertrand est une pionnière qui a bousculé bien des tabous et “épousseté les préjugés”.
Avec Jean Lajeunesse, son premier mari avec qui elle aura trois enfants, elle crée de mémorables séries télévisées – Toi et moi, Quelle famille !, Grand-papa.
Seule, elle anime d'audacieuses émissions de psychologie populaire avant la lettre – Janette veut savoir, Parler pour parler, Avec un grand A.
Brisant l'image du couple idéal, elle divorce après 34 ans de mariage, et ose aimer un homme de 20 ans son cadet avec qui elle file le parfait amour depuis 22 ans.
Parallèlement à sa propre histoire, l’auteure rappelle la longue marche des femmes vers l'autonomie, marche qu'elle a accompagnée avec passion, la précédant souvent de quelques pas.
Le dernier acte de cette vie bouillonnante est consacré à cette “vieillesse qui [lui] tombe dessus”. Avec un humour provocant, elle énumère ses petits deuils quotidiens, se désole que la télévision soit devenue une industrie où elle ne semble plus trouver sa place, mais ne cède pas à l'amertume. “Je suis une survivante”, affirme-t-elle dans ce livre où le mot “fin” est remplacé par “à suivre”.
Janette Bertrand raconte l'histoire de sa vie avec toute la passion qu'on lui connaît.
Le ton est direct, dynamique, mais certains faits sont redondants, lassants et brisent le rythme, contribuant aussi à une logique paradoxale et contrariante qui m’a souvent agacée…
Cet ouvrage qui s’est vendu à plus de deux cent mille exemplaires demeure un trésor d’informations pour les générations plus jeunes, comme ma fille qui a beaucoup apprécié et qui m’a prêté ce livre que j’ai lu avec un plaisir mitigé, mais quand même agréable de par la richesse du parcours de cette grande dame.