Dahlia
de Hitonari Tsuji

critiqué par Elya, le 1 avril 2012
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
Un succès bien fragile
S'il fallait rattacher le style de Tsuji Hitonari, jeune écrivain japonais, à l'un de ses contemporains auteurs asiatiques à succès dont le nom est Murakami, il serait plus proche de Ryu que de Murakami.
Mais pour des caractéristiques que je n'apprécie que moyennement chez Ryu ; le style de Tsuji est en effet à la limite de l'obscène. Les scènes de débauche qu'il décrit semblent être l'élément phare du récit de cette mère de famille victime d'ennui et qui trouve consolation auprès d'un homme violent et vulgaire. L'histoire ne tient pas la route et résonne comme un prétexte pour se lâcher avec des scènes à la limite du gore.

Quand au style, il n'y en a pas. L'écriture est simpliste au possible, les chapitres s’enchaînent avec un fil conducteur très léger. C'est au lecteur de se débrouiller pour faire des liens, Tsuji nous guide en effet très peu. Il décrit certaines scènes qui semblent être des rêves, mais on n'en est pas vraiment sûr. On pourrait s'attendre à un dénouement final qui nous consolerait et ferait remonter Tsuji dans notre estime, mais ce n'est pas le cas.

Ce livre est creux dans le fond comme dans la forme ; j'en attendais plus d'un écrivain jeune mais abondamment traduit et dont la critique est relativement élogieuse au Japon comme en France.
Etrange ... 8 étoiles

Dalhia, un jeune homme invité par une mère japonaise, s’installe dans la famille. La fille, les deux garçons de cette même famille adorent le nouveau venu ; seul le père reste perplexe … (on le serait pour moins).
Un roman étrange, très nippon. Faut dire que « ces gens-là » sont très particuliers quand même …

Extrait :

- Devant moi se dressaient des antennes gélatineuses. L’une d’elles pénétra mon anus. Mon rectum et mon côlon se dilataient et se resserraient. L’une saisit mon pénis, l’enveloppa, le pressa, le libéra, le contracta et l’étira. Une ventouse aspira ma chair flasque et la frotta comme pour la lécher et la malmena. Une langue de silicone força mes lèvres, s’enfonça dans les voies digestives, serpenta jusqu’à mon estomac. Je ne pouvais rien faire d’autre que d’écarter les yeux et de continuer à garder dans la bouche la racine de cette antenne. En d’autres termes, il y avait quelque chose que je comprenais enfin alors que j’avais perdu ce qui s’appelle « moi ».

Catinus - Liège - 72 ans - 18 mai 2018