Qui de nous deux?
de Gilles Archambault

critiqué par Angreval, le 31 mars 2012
(Brossard - 78 ans)


La note:  étoiles
L'intensité de celui qui reste
Le poème mis en exergue par l'auteur illumine le récit.
Qui de nous deux
Partira le premier,
Qui de nous deux
Ira vers les cyprès
Dormir près du soleil
Entre les oliviers. . . (Marc Ogeret)

Gilles Archambault capte le fil de ses pensées dans les mois qui ont suivi le décès de sa femme Lise. Au fil des souvenirs, il retrace certaines étapes de sa vie de couple en s'attardant davantage au sens des choses qu'aux événements qui en sont le prétexte. On partage sa perte, sa douleur aussi lorsque l'inéluctable déchéance du cancer emporte Lise.

D'un point de vue littéraire le récit est habilement mené. L'intensité croit, suivant en cela la progression de la maladie, mais bien plus en terme d'émotions que d'événements.

Inévitablement, il suscite la réflexion sur la mort, sur le deuil à faire, mais jamais autant que lorsqu'il rappelle la valeur des moments vécus ensemble et l'importance d'y être attentif.
Sentiments d'abandon 6 étoiles

Gilles Archambault livre, sous forme de journal s’échelonnant sur quelques mois, ses états d’âme vécus sur la maladie et le décès de sa femme Lise. Il s’interroge sur le sens de la vie, sur le vécu de son couple et, sur le vide et l’absence ressentis après l’événement.

En fait, c’est un récit autobiographique intense et émouvant, empreint de dignité et de sentiments humains. C’est une vie, de cinquante-deux ans d’amour, qui s’envole avec ses joies, ses doutes, ses difficultés et ses complicités que les couples amoureux connaissent.

Ayant moi-même expérimenté la souffrance de la maladie et de la perte d’un être cher, je suis touchée par ce récit et je partage les pensées intimistes de l’auteur. Même lorsqu’on croit le deuil terminé, l’ennui et la solitude viennent envahir l’esprit de temps à autre. Certains souvenirs restent toujours présents. Je termine sur une réflexion de Gilles Archambault. « Ce qui est triste dans la mort, c’est qu’après avoir passé une vie à aimer une personne, on doive un jour la quitter ».

Saumar - Montréal - 91 ans - 6 septembre 2012