Le making-of d'Anders B. Breivik
de Luk Vervaet

critiqué par Bolcho, le 29 mars 2012
(Bruxelles - 76 ans)


La note:  étoiles
Breivik, un produit de la « guerre contre le terrorisme »

Le cas d’Anders Breivik, le tueur d’Oslo et d’Utoya en juillet 2011, est particulier. On a vite eu tendance à le considérer comme un individu malade, ce qui n’est pas faux mais considérablement réducteur.
En fait, c’est une société malade qui produit des personnes perturbées. L’auteur nous dit : « Au lieu de nous concentrer sur la démence individuelle, nous ferions mieux de nous concentrer sur l’environnement social et politique qui conditionne la démence individuelle de ces meurtriers ».
Et cet environnement, quel est-il ?
« La guerre contre le terrorisme marque le retour à une politique ouvertement colonialiste de la ‘civilisation occidentale contre la barbarie’ ». Or, en fait de barbarie, le monde occidental ne se débrouille pas mal : il ne faut pas oublier que la guerre en Irak a causé la mort de plus d’un million d’Irakiens, mais nous continuons à prétendre que le problème, c’est la violence du monde musulman…

« Les primes et les chasses à l’homme ont refait leur apparition ».
Les assassinats de « dictateurs et de « terroristes » sont approuvés par les politiciens démocrates et acclamés par le public. On diffuse ainsi l’idée de meurtre et d’exécution sommaire.
L’Europe a largement adopté l’idéologie de la « guerre contre le terrorisme », faisant ainsi les beaux jours de l’extrême-droite qui « s’est mise à considérer Israël comme le bastion de l’Occident face à l’Islam ». Marine Le Pen a rejoint le peloton. Et cette islamophobie traverse aussi les partis de droite, et ceux de gauche.

D’ailleurs, dans ses écrits, Breivik fait l’éloge d’Israël qui a « reconquis » un territoire sur l’islam.

Breivik incarne l’alliance de l’extrême-droite européenne, des Etats-Unis et d’Israël.
La Norvège suit une politique étrangère relativement indépendante.
Des voix s’élèvent pour poser la question des soutiens apportées à Breivik (en matière d’entraînement militaire, de fonds, et d’aide à la rédaction de ses écrits) : Israël, les Etats-Unis, l’OTAN ? Les Américains reprochent à la Norvège sa passivité en matière de lutte antiterroriste. Certains suggèrent à partir de cela une sorte d’opération dans le but de déstabiliser la Norvège pour qu’elle rallie encore mieux le camp des Etats-Unis.

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