Cherokee
de Jean Echenoz

critiqué par Nothingman, le 28 mars 2012
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Course poursuite échevelée
Il y a quelques années, j’avais abandonné Jean Echenoz sur une note bleue, jouée « Au piano ». Normal pour un auteur amoureux de jazz, me direz-vous. Je le retrouve ici dans son deuxième roman, prix Medicis 1983. On y parle encore de jazz. On fait la connaissance de Georges Chave, le héros de ce roman, alors qu’il vient de perdre l’un de ses disques préférés, Cherokee, de Charlie Parker. On va ensuite côtoyer une bande de détectives privés, de joyeux pieds nickelés un peu marrons, embrigadés dans des affaires toutes plus rocambolesques les unes que les autres. On y chasse un perroquet Morgan rarissime, on entre dans une secte un rien loufoque, on y fait une chasse à l’homme, homme qui, lui-même, mène une quête éperdue pour une femme entraperçue. On se demande comment Jean Echenoz arrive à lier tous les ingrédients de cette sauce pour le moins originale. Tout est hétéroclite. Cette course poursuite débridée m’a parfois perdu en chemin, me laissant perplexe souvent. Je serais incapable de résumer cette histoire. Et pourtant, me reste l’impression d’avoir lu un roman sans en avoir trouvé la clé. Car toujours j’ai senti que l’auteur lui savait où il allait, parsemant ce roman échevelé de trouvailles, de sa touche personnelle, de son style. Un peu comme David Lynch au cinéma! Et si finalement, avec ce roman, Jean Echenoz avait voulu simplement nous balader ? Et de terminer cet étrange roman par un « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? ». On peut se le demander effectivement…