Un passé envahi d'ombres
de David Bergen

critiqué par FranBlan, le 28 mars 2012
(Montréal, Québec - 81 ans)


La note:  étoiles
Lecture imbue de mélancolie…
Est-ce en quête d'amour ou de pardon que Charles Boatman est soudain parti au Vietnam où il avait combattu trente ans auparavant ? Sans nouvelles de lui, deux de ses enfants, Ada et Jon, partent sur ses traces, avec pour seule référence le nom d'un écrivain vietnamien dont le roman l'avait bouleversé. Dans ce pays à la fois magnifique et incompréhensible, ils se heurtent aux fantômes d'un passé envahi d'ombres, qui sont celles de la guerre du Vietnam. Et tandis que Jon plonge dans les nuits de Da-Nang pour échapper à une vérité qu'il redoute, Ada se rapproche lentement du disparu et de son secret trop longtemps enfoui... (Extrait du quatrième de couverture)
Couronné par le Giller Prize, le plus prestigieux prix littéraire du Canada anglais, ce roman hypnotique et lumineux tout à la fois est aussi imbu d’une profonde mélancolie.
Charles est un vétéran du Vietnam, il en a connu les horreurs, des cauchemars le hantent la nuit. Un autre traumatisme l'attend, son épouse avait un amant pendant son absence et continue cette relation même après son retour.
Charles abandonne tout et se réfugie au Canada, travaille dans les bois, l'oubli et la solitude s'installent. Puis la mort de son épouse lui ramène ses enfants : Ada, et les jumeaux, Jon et sa soeur Del. La vie dans les montagnes n'est malgré tout pas très simple, son fils est homosexuel, sa soeur jumelle a une liaison avec un artiste qui a l'âge d'être son père. Lui-même a une relation avec une femme du voisinage, mais rien de tout cela ne justifie son départ précipité.
Ses enfants suivent ses pas dans une ville inconnue au milieu de gens qu'ils ne comprennent pas toujours et pas uniquement du point de vue linguistique. Charles Boatman, homme meurtri, victime de cette espèce de sortilège du retour au Vietnam…
L'écriture passe du récit des enfants à celui du père et aussi à des fragments d'un livre de Dang Tho qui a marqué Charles. Des retours en arrière font que lentement la vérité apparaît par bribes…
Le style de cet auteur de Winnipeg au Manitoba, que je lisais pour la premiêre fois, est sobre, dépouillé, élégant; une lecture en somme toute fascinante, intéressante, captivante même, mais en ce qui me concerne, trop laconique et dépourvue d’émotion.

N.B. J’ai lu ce livre en version originale anglaise.