Karoo
de Steve Tesich

critiqué par Isad, le 25 mars 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
Riche et malheureux
Ce livre est à la fois agaçant car le narrateur n’est pas sympathique mais aussi attachant par ses tentatives pour se corriger. En tous cas, il peut faire réfléchir : on côtoie souvent des gens qui jouent plus ou moins bien des rôles convenus et ne semblent pas authentiques, mais c’est aussi le cas pour une part de notre propre vie. Il y a aussi un petit côté « illusions perdues » intéressant.

Ce personnage, homme exubérant, infatué de sa personne, sans souci financier, est malheureux car il ne peut s’empêcher de se conformer à son image publique. Et ce sont ses états d’âme qu’il nous raconte, ses relations avec sa femme avec qui il est séparé depuis longtemps mais pas encore divorcé, avec son fils, avec ses autres connaissances. Il relate ses mauvaises actions, ses petites lâchetés et les bonnes excuses qu’il a pour les faire. Il se sent prisonnier de son rôle et, quand il veut se racheter, il ne le peut.

Le narrateur, prospère consultant qui améliore les scénarios des autres à New-York, ne vit que dans le regard des autres. Il invente ses sentiments, ses émotions et brode sur les situations qu’il met en scène, sachant parfaitement qu’il ment et qu’il est en représentation pour donner une bonne image de lui. Il estime qu’il en est de même pour les autres personnes du petit monde qu’il fréquente. Il n’est à l’aise que lorsqu’il y a au moins une tierce personne qui assiste au jeu de sa vie. Il reste cependant lucide, d’autant plus que l’alcool n’a plus aucun effet sur lui et qu’il ne parvient plus à être ivre.

IF-0312-3860
Pas du tout aimé 3 étoiles

"Karoo" de steeve Tesich (600P)
Ed.Points

Bonjour les lecteurs….
Aie !!!
Mais que je me suis ennuyée à la lecture de la vie de monsieur Karoo !!!
Karoo est un être cynique, pathétique, menteur et nombriliste.
Il remodèle des scenarios pour en faire des soaps grands publics qui assureront de grosses rentrées d'argent aux producteurs véreux et à lui-même.
Entre deux verres de vodka ( ou autre alcool), Karoo se fout de tout et de tous .. famille, amis connaissances.
Jusqu'au jour où il va prendre sous son aile une jeune femme et essayer de se racheter de son comportement peu glorieux.
Voici Karoo ou l'histoire d'une désespérance.
L'histoire d'un loser, d'un désabusé.
L'histoire de l'Amérique des manipulateurs.
Alors, malgré le nombre de critiques dithyrambiques distillées par les lecteurs et groupes de critiques, je n'ai pas trouvé ce livre spécialement bien écrit (? problème de traduction? ).
La vulgarité du personnage ne m'a pas amusée et n'a pas réussi à m'arracher l'ombre d'un rictus en guise de sourire.
Pas grand chose ne bouge dans la vie de Karoo.
J'ai vainement attendu qu'il se passe quelque chose qui aurait retenu mon attention .. que nenni !
Des redites à l'infini, les descriptions à l'excès et la lourdeur du style ont entrainé, chez moi, une GRANDE lassitude de lecture au point que passé la moitié (quasi les 2/3) du récit j'ai refermé le livre avec violence et suis passée à autre chose.
Il rejoindra d'autres congénères dans une boite à livres.
Inutile de rajouter que je n'ai éprouvé aucune empathie pour le personnage.
Et dire que certaines critiques présentent ce bouquin comme hilarant !!!!
En fait, j'ai trouvé ce livre creux !
Ceci est le 2° et dernier roman de cet auteur d'origine serbe, roman achevé quelques semaines avant sa mort soudaine.

Faby de Caparica - - 62 ans - 19 mai 2019


Un livre qui laisse perplexe, mais pas indifférent ! 8 étoiles

Autant de léthargie, sauf pour picoler, fumer et travailler : reconstruire des scenarii à la mode Hollywoodienne- c'est fascinant ! Avoir autant d'apitoiement sur soi même, avoir si peur d'une relation réellement duelle, être autant spectateur de soi-même, c'est une étrange vie que celle du personnage principal, au moins pendant une bonne moitié de l'ouvrage.
Antipathique ? Oui ! Mais pas entièrement : une espèce de lucidité douloureuse et de tentatives avortées de changer tout en se complaisant à se tenir à l'image qu'on attend de lui ...ça offre l'image d'un être humain complexe, en souffrance et en fuite de lui-même.
La seconde partie du livre est différente : la bonté en lui, que recherche si désespérément cet homme se concrétise -bien sûr le plus maladroitement possible- et cet inceste qu'il provoque l'étonne-t-il lui même ?
Les scènes de restaurant -dites de "divorce" -sont des morceaux d'anthologie qui rendent le personnage étonnamment insondable et leur couple (sa femme en particulier) abject et génèrent -chez moi tout du moins- un profond malaise.
Savoir que l'auteur, après une vie plutôt fracturée, connaissait si bien ce milieu et est mort juste avant la publication de l'ouvrage, donne une dimension supplémentaire à cet écrit.
Il y a tant dans ce livre que je ne peux que le recommander : chacun y puisera ce qu'il voudra !

DE GOUGE - Nantes - 68 ans - 27 décembre 2015


Oui, et puis finalement pas 5 étoiles

L'enthousiasme du début, porté par une écriture corrosive et maligne, marrante, profonde et légère - a laissé place à un ennui latent. Karoo nous emmène avec lui, mais il l'aurait mieux fait en 300 pages qu'en 600.

ClaireF - - 41 ans - 14 décembre 2015


Inabouti 5 étoiles

Attention, spoiler. (Encore que : le sujet même du spoiler passe assez inaperçu aux yeux du lecteur, et c'est bien le problème).

J'ai lu Karoo, et il m'a bien déçu ; pourtant j'aime bien l'éditeur (notamment le merveilleux Enig Marcheur de Russell Hoban).
L'intrigue de Karoo se noue notamment (mais c'est quand même le nœud principal de l'intrigue) autour d'une histoire d'inceste involontairement (ou en tout cas inconsciemment) organisé par le protagoniste ; le problème c'est que cela reste bien peu crédible, et au final Tesich n'en fait rien, comme s'il n'y croyait pas lui-même (et d'ailleurs j'ai l'impression que ce motif est passé complètement inaperçu, alors que quand même, un inceste mère-fils...). J'ai trouvé la dernière partie ennuyeuse et le chapitre final carrément calamiteux. Dommage parce que c'était plutôt bien parti, le personnage était intéressant et certains passages sont vraiment drôles.

Feint - - 61 ans - 28 septembre 2015


Aimer un personnage antipathique ? 9 étoiles

Est-ce le défi que s’était lancé Steve Tesich en écrivant « Karoo » ? Est-ce une espèce de confession ultime, comme une tentative de rachat – puisque Steve Tesich pratiquait le métier de Saul Karoo, son héros ?
Toujours est-il que tout chez Saul Karoo nous porte à le trouver idiot, irritant, antipathique et que, pour autant, confronté aux 600 pages qu’il déroule pour nous raconter sa vie – disons sa fin de vie – on se prend d’intérêt voire de compassion pour lui.
Saul Karoo a dépassé la cinquantaine. Il est en surcharge pondérale notable. Il fume et boit outrageusement. Bref, son avenir serait clairement derrière lui. Son métier ; script doctor pour l’industrie hollywoodienne (vous savez, cette industrie que d’aucuns continuent à qualifier d’art !). Script doctor pourrait consister à rendre intéressant un scénario malhabile. C’est ce qu’on pense mais en réalité il s’agit simplement d’adapter des scenarii aux « attentes » des consommateurs, en clair de raboter les originalités, d’introduire les conventionnelles scènes de sexe, de violence que demande un film susceptible de rencontrer le succès au box – office. D’ailleurs le ton nous en est donné dans le travail qu’il va nous décrire, qu’il va accepter un peu à reculons quand l’abominable producteur Cromwell lui demande d’exercer ses « talents » sur ce qui s’avère être le chef d’œuvre ultime d’un grand cinéaste (ça existe en fait !). Il va y aller, le défigurant sciemment, le massacrant et ce avec d’autant moins de remords que Steve Tesich introduit un paramètre diabolique : Saul Karoo reconnait dans les rushes du film qui lui est soumis la voix d’une actrice de troisième – quatrième série comme étant celle de la mère biologique de son fils Billy adopté vingt ans auparavant. Il n’a entendu cette voix qu’au téléphone il y a vingt ans mais bon, il la reconnait, il en est sûr (nous sommes dans un roman, qui plus est qui tourne autour de scenarii de films !). Il veut donc se racheter, tenter une bonne action – dont il est strictement incapable en vérité puisque tout ce qu’il touche est corrompu, gâté – donner le beau rôle à Leila Millar, la mère biologique de Billy, et rassembler mère et fils. Ca ne va évidemment pas être aussi simple …
Pour le reste ce ne sont qu’épisodes de veulerie sur épisodes de mauvaise foi – assumée – qui franchement n’ont rien pour donner un quelconque crédit au personnage. Et pourtant …
Le roman est long. Des longueurs peut-être, mais surtout le sentiment de lire quelque chose qui sort nettement de l’ordinaire.

Tistou - - 68 ans - 1 juin 2015


Une tragédie moderne 7 étoiles

Karoo est un livre assez particulier. Une lecture peu ordinaire. Parfois plaisant, parfois agaçant, à l’image de son personnage central, Saul Karoo. Ce roman m’a ainsi fait passer par de nombreux sentiments assez contradictoires qui rendent sa critique difficile.

En fait ce qui m’a principalement gêné est la lenteur de l’action. Le livre est parfois long et trop « bavard ». Du coup cela manque de rythme. Cependant cette lenteur permet une plus grande compréhension, notamment psychologique de Saul, le gros point positif du roman où rarement un narrateur aura pris autant de place dans une de mes lectures. Mais d’un autre côté que ce personnage peut être agaçant malgré ce qui va lui arriver !
Saul Karoo prend tellement de place que les autres personnages en deviennent presque transparents, mis à part l’excellent Cromwell, son producteur, avec lequel les rencontres constituent de véritables oasis dans un roman pas si évident que cela à lire. Non pas que le style soit ampoulé mais plutôt que la dimension psychologique du récit prend une telle proportion qu’elle peut devenir un frein. Enfin cela est mon ressenti avec du recul.

Une lecture particulière, assez gênante mais marquante.

Sundernono - Nice - 41 ans - 3 septembre 2014


Presque parfait. 9 étoiles

Un livre tout à fait étonnant.
Une écriture au ton juste, minutieuse, malicieuse.
Une soif du détail impressionnante.
J'en sors ravi mais un peu déçu par la fin.
Mais pas évident à lire (il faut choisir son moment je pense pour ce genre de livre).

Monocle - tournai - 64 ans - 6 juin 2014


Autopsie réussie d’une vie gâchée … 9 étoiles

Si l’on parvient à maîtriser une impatience naturelle à voir ce roman avancer beaucoup plus vite que ce qu’en a décidé l’auteur, cet ouvrage hors norme est tout à fait saisissant.

Saul Karoo, héros-narrateur, est un personnage tout à la fois chanceux (aisance financière, notoriété professionnelle) et malheureux (en instance de divorce et incapable d’amour à l’égard de Billy, son fils adoptif en demande).

Avec une surprenante lucidité, Saul s’analyse pour se reconnaître incapable de pouvoir offrir la moindre attention que sa femme et son fils lui réclament, cependant qu’avec une insouciance suicidaire il s’adonne sans mesure à la boisson et au tabac.

A la manière de l’humoriste Woody Allen, Tezich nous décrit la ‘High Society’ américaine, moderne et superficielle, échangeant ses passionnantes banalités …

Dûment tracée et identifiée par le héros, Leila, la mère physiologique de Billy entre alors en scène et devient la maîtresse de Karoo, lequel prévoit de révéler bientôt à son fils la véritable identité de cette femme qui est sa maman, mais les événements, tournant à la tragédie, en décideront autrement.

En conclusion, Karoo est un ouvrage particulièrement attachant, nous invitant à méditer sur les occasions perdues pour qui est incapable d’aimer.

Ori - Kraainem - 89 ans - 2 juin 2013


No way 9 étoiles

La mode des personnages ayant des soucis avec l’alcool, les femmes, les relations humaines en général et leur propre créativité, souvent frustrée, typiques de certains romans américains, pourrait bien lasser. On se le dit en débutant Karoo, en faisant connaissance avec ce personnage pris dans une auto-analyse de la maturité, de la fin d’un mariage, de la fin d’une ère où l’ébriété lui donnait l’armure idéale pour protéger son identité incertaine. Affligé d’un « mal » qui lui ôte désormais toute possibilité d’être saoul, quelles que soient les quantités d’alcool ingurgitées, Saul Karoo doit gérer cette lucidité toute neuve.

Et c’est dans l’évolution de cette lucidité qu’on quitte l’autoroute du genre alcoolico-cynique qu’on pensait avoir empruntée, pour s’engager dans les sillons détournés du récit d’un homme cherchant à reprendre en main son destin. Egoïstement d’abord, involontairement ensuite, prêt à devenir la victime de ses propres tentatives d’expiation.

Comme bien des personnages de roman, Saul Karoo sait habilement se coller des étiquettes et souffre au fil des pages en tentant de se les enlever. Le style du roman évolue, entre l’introspection hasardeuse, insolente, d’une complaisance variable, du récit à la première personne, et la distance inévitablement plus sévère d’une narration à la troisième personne.

De tout ça se dégage cette tentative de rédemption fabriquée mais teintée d’une folle absurdité. Tout semble arriver un instant trop tard, tout perd pied, Karoo en premier, dès lors qu’il pense s’être enfin sorti de lui-même, de ses erreurs, de ses mensonges, de ses folies. Karoo, réparateur de scénarios pour Hollywood, tente d’appliquer son art à sa propre existence mais au montage final, sera-t-il gagnant ?

C’est un roman fait de matière brute, dense, mais aussi nuancé de poussière fine, que Tesich laisse derrière lui. Un roman qui résonne comme un lendemain de veille un peu sonné, qui tend pourtant vers cette forme d’implacable clairvoyance qui ne permet aucun compromis avec la vie.

Bluewitch - Charleroi - 45 ans - 24 mars 2013


Un joyau de cynisme 8 étoiles

Saul Karoo est un script doctor renommé dans le milieu du cinéma hollywoodien. Il n’a pas son pareil pour remanier les scénarii bancals écrits par d’autres et en faire des films à grand succès. Il n’a aucun scrupule à remanier totalement ce que d’autres auteurs ont écrit avant lui, puisque comme il le dit, « la plupart du temps, je travaille sur des scénarios qui sont si mauvais que j’aurais pu les avoir écrits moi-même ». Et même lorsqu’un jeune auteur se suicide après que son script ait été massacré, la conscience de Karoo n’est guère troublée.

L’homme est cynique, se pense intouchable en raison de sa notoriété et de sa richesse, et il sait se montrer cruel. Surtout envers ceux qu’il aime, qu’il maintient à l’écart de sa vie tant il exècre l’intimité. Son ex-femme et surtout son fils adoptif en font régulièrement les frais, et le jeune homme souffre particulièrement de cette situation.

Pourtant, le jour où le producteur Cromwell – grand orchestrateur de ces mutilations de scripts – lui demande de remanier le dernier film d’un immense réalisateur, Karoo hésite car cet homme est un maître absolu à ses yeux. Il accepte pourtant silencieusement cette nouvelle commande, qui marquera le début de sa chute.
Saul Karoo est le narrateur de la majeure partie de ce roman, et sa voix en fait un petit chef d’œuvre d’humour noir et de cynisme. La cinquantaine bedonnante, grand fumeur et alcoolique notoire, cet affreux personnage, hypocrite, cruel et misogyne, parvient tout de même à se rendre attachant. Peut-être parce qu’il est la première cible de ses piques à l’égard de la logique implacable du cinéma hollywoodien, dont le seul étalon est le box-office. Peut-être aussi car c’est précisément au moment où des sentiments humains commencent à l’ébranler, que s’enclenche la machine fatale qu’il a lui-même mise en marche. Une machine fatale dont le lecteur comprend les ressorts avant lui, ce qui a pour effet de lui faire éprouver de la compassion pour cet anti-héros à ce point aveugle.

Dans la dernière partie du roman le narrateur change, et Karoo n’est plus qu’une ombre. Un homme brisé qui, ironie du sort, se verra faire une ultime offre qui n’est ni plus ni moins qu’un pacte avec le diable. Un diable séducteur, dissimulé sous les atours d’un producteur bienveillant qui est le véritable grand méchant de cette histoire. Une histoire brillante et sacrément bien dialoguée, qui est en fait une violente charge contre un milieu que Steve Tesich connaissait bien puisqu’il était scénariste.

Aliénor - - 56 ans - 2 mars 2013


Formidable 10 étoiles

Saul Karoo, riche et égoïste écrivain raté, incapable d’une relation normale avec Billy son fils adoptif, méprisé par son ex-femme, alcoolique au point de ne plus être capable d’ivresse, dont le boulot , mandaté par des producteurs à Hollywood, consiste à réécrire et « normaliser » des scénarios, Saul Karoo, donc, a tout d’un sale type. Et en a une conscience très aiguë.
Chargé de bosser sur le dernier opus d’un monument du cinéma, Karoo comprend qu’on le charge de toucher à… un chef d’œuvre. Ce qui ne l’empêchera pas d’aller au bout du travail. Visionnant les rushs du film, il croit reconnaitre dans une jeune actrice de second rôle celle qui serait la mère biologique de Billy. Il décide, comme une rédemption, de l’aider à devenir une star, et lui fait rencontrer son fils, sans dire la vérité à qui que ce soit. Œdipe n’a plus qu’à finir le sale boulot !
Roman paru en 1996 à l’origine, deux ans après la mort de S. Tesich, on lui doit son édition tardive par chez nous grâce à ce merveilleux petit éditeur Monsieur Toussaint Louverture.
Également scénariste, Tesich avait une certaine vision de l’Amérique, déçu par son cynisme, son matérialisme absurde. Saul Karoo en devient son incarnation critique et sarcastique parfaite.
Roman à l’humour noir ravageur, Karoo est un petit chef d’œuvre de perspicacité dérangeante, désabusée. Mais absolument pas nihiliste : Saul Karoo, s’il s’enfonce, ne s’en découvre pas moins au fil des pages une humanité enfuie depuis longtemps. Et même s’il est trop tard, ce « sale type » finit par nous toucher.
Karoo de Steve Tesich, LA découverte de l’année 2012, a la force de La conjuration des imbéciles de J. K. Toole.

Peuta - GRENOBLE - 49 ans - 28 décembre 2012


Corrosif... 8 étoiles

"Karoo" est avant tout une écriture : cynique, décapante. L'histoire narre les péripéties d'un bonhomme perdu dans sa vie mais... persuadé du contraire. Et c'est justement ce décalage qui rend le personnage attachant & détestable.

Très bon livre même si la fin est un peu décevante.

Dededu59 - PARIS - 38 ans - 23 décembre 2012


de Karoobde en Scylla 9 étoiles

un être peu plaisant mais qui exerce une force d'attraction sur le lecteur.... un être vil, lâche, bassement égoïste... mais au delà du personnage, un regard critique sur le monde du cinéma hollywoodien... un regard sur une certaine vision de l'Amérique... qui parfois sous la "volonté" de faire pour le bonheur d'autrui n'amène qu'à des jours sombres...

Un roman envoûtant... qui vous happe bien malgré vous, tant le personnage fascine...

Deinos - - 62 ans - 16 décembre 2012


Moyen 6 étoiles

J'ai trouvé le livre un peu trop simple. Trop naïf. Il m'a fallu un peu de temps pour adhérer au style d'écriture de Karoo. Et l'histoire est à des moments très intéressante, mais à d'autres moments, c'est un peu prévisible et simplet.... Quant au dénouement, j'ai vraiment été un peu déçu.

AdrianSham - - 47 ans - 12 octobre 2012


karoo, un être détestable? 9 étoiles

la première partie est remarquable, nous sommes le confident de Saul, son confesseur aussi, bien que le pardon ne l’intéresse pas. Un être détestable qui pourtant nous touche par sa sincérité et son autoportrait sans concession.
La dernière partie, à la troisième personne, nous éloigne de l’intimité du début.
Très bon livre, style lumineux et précis.

Gg de coat canton - - 84 ans - 12 août 2012


Odyssée malsaine 8 étoiles

"Karoo" est un roman chaudement recommandé par tous les libraires, mais c'est avant tout une odyssée hors normes. Saul Karoo est un être détestable dont le destin va dérouter toutes ses croyances et ses convictions. L'homme qui ne porte aucun intérêt à autrui, qui subit quotidiennement les relations et les échanges avec le monde qui l'entoure, va prendre concience de la relative importance des autres dans son existence. Jusque là, rien ne semblait pouvoir l'atteindre, et pourtant des évènements vont foncièrement modifier son rapport à la vie.
Les trois quarts du roman, à la 1ère personne, nous font découvrir Saul Karoo, homme antipathique, de par sa richesse quasi illimitée, son égoisme permanent, son hypocrisie pleine de lâcheté, sa méchanceté gratuite et son royal "jemenfoutisme". Mais malgré ce portrait chargé de défauts, le suivre dans ses déambulations, a été une expérience réellement jubilatoire. Je me suis vraiment amusé avec un plaisir coupable. La dernière partie, à la 3ème personne, est beaucoup plus philosophique, avec une pincée de bons sentiments qui tranche , peut être un peu trop, avec le personnage Karoo et éteint sur la fin l'attachement malsain que l'on avait jusque là.
Bon moment de lecture immoral un peu terni par les 100 dernières pages.

Killing79 - Chamalieres - 45 ans - 22 juillet 2012