Le trésor des Incas
de Karl May

critiqué par CC.RIDER, le 22 mars 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un grand roman d'aventures comme on n'en écrit plus
A Buenos Aires, se prépare une corrida suivie de la mise à mort d'un bison et d'un jaguar. Plusieurs toréadors dont un certain Perillo, l'espada (épée) la plus célèbre du pays, doivent affronter ces animaux sauvages. Mais la rencontre se passe mal. Perillo donne une si piètre prestation qu'il faut qu'un spectateur intervienne pour venir à bout du jaguar. Ce héros s'appelle Duval, c'est un géant d'origine française, à la fois aventurier, chercheur d'or et trappeur, surnommé « le père Jaguar ». Un banquier lui donne pour mission d'accompagner son fils dans la traversée du dangereux Gran Chaco. Un autre français nommé Cazenave, archéologue à la recherche d'ossements d'animaux préhistoriques comme le glyptodon, ayant monté une petite expédition avec Olive Bessard, autre français précédemment garçon de café et Don Parmesan, plus charcutier que chirurgien se retrouvent dans la même région. L'intervention de tribus indiennes mettent en péril l'expédition de Cazenave...
Un roman d'aventures pour adolescents comme plus personne n'en écrit aujourd'hui. Il faut dire que Karl May, écrivain allemand mort en 1912 et père de « Winnetou », fut un auteur prolifique qui savait inventer des histoires pleines d'imprévu mais également bourrées de données géographiques, ethnographiques voire anthropologiques. Cela donne un côté éducatif et didactique à ce livre qui semble un peu désuet à une époque si envahie d'images et de films que le lecteur n'a plus besoin de description et de longues explications pour s'imaginer le cadre, le contexte et le décor d'une histoire qui se passe en Amérique du Sud vers le milieu du XIXème siècle, c'est à dire à une époque aussi troublée que passionnante : révoltes indiennes, coups d'état à répétition et exploration de grands espaces quasiment vierges. Relire aujourd'hui ce genre de texte permet de se replonger dans la psychologie et l'imaginaire d'une époque déjà lointaine et de mesurer le chemin parcouru. Il est regrettable que ce livre et la plupart des autres de cet auteur oublié ne soient plus disponibles que sur Gallica (BNF).