Surendetté. En lutte contre les dérives des sociétés de crédit.
de Sabine Esponda

critiqué par CHALOT, le 21 mars 2012
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un témoignage sans faiblesse
Les requins du « revolver » doivent cesser de nuire

J'ai trouvé quelques longueurs au début mais peu à peu je me suis installé et j'ai partagé les interrogations et les colères de l'auteure.
La mise en bouche n'a pas été longue.
Ce témoignage dévoile bien les pièges tendus par les crédits « revolver »et explique la mécanique qui conduit de nombreuses personnes à être prises dans des rets dont leurs rugissement ne les purent défaire.
Malheureusement, à l'opposé de la fable de La Fontaine, il n'y a aucun rat pour proposer son aide.
Les rats ici, sont nocifs : ce sont les vendeurs de crédits qui ne vérifient pas la situation des clients.
Il faut du chiffre, du résultat, tant pis si des personnes ne sont pas solvables.
Antoine, le frère de l'auteure va se retrouver très vite dans le rouge, les dettes vont s'accumuler et la machine infernale va s'enclencher.
« Antoine est reconnu travailleur handicapé.... pour déficience intellectuelle légère... »
Cette fragilité n'est pas du tout un obstacle et sans aucun complexe les prédateurs vont charger la mule...
Tout aurait pu bien se passer pour les établissements « révolving » si Antoine n'avait pas appelé sa sœur à la rescousse.
Sans aucune connaissance du surendettement, elle va avec beaucoup de patience et de ténacité aider Antoine à déposer un dossier à la Banque de France....
Elle va même aller plus loin et c'est là que son témoignage est instructif et passionnant.
Elle attaque en justice les sociétés de crédit... Ce sera long, certes mais elle indique un chemin que beaucoup n'osent pas pratiquer et pour cause.
Une famille fragilisée, en surendettement important se retrouve toute seule, son seul recours c'est la commission de surendettement qui, elle, n'a pas le moyen d'accompagner les familles et de les aider.
Ce témoignage devrait être connu.

Jean-François Chalot