A la poursuite de l'avant-monde
de Colin Marchika

critiqué par Nabu, le 18 mars 2012
(Paris - 38 ans)


La note:  étoiles
Un beau bordel en somme
« A la poursuite de l’avant-monde » est l’un de ces récits décalés qui se passe dans un monde de fiction où tout peut arriver et où n’importe quel type de personnage peut rencontrer n’importe qui.

Colin Marchika nous emmène dans un monde de science-fiction où diverses races se côtoient dans plusieurs galaxies et où les immortels existent. Pas des gens qui ne peuvent mourir mais des gens qui peuvent vivre indéfiniment.

L’histoire est divisée en deux, avec deux protagonistes :
- Premièrement, Samuel T. Rull : un historien-reporter, qui est fasciné par ces immortels « survivants de l’ancien monde » dont les récits se présentent sous les formes de conférences, livres et articles.
- Tatiana Rull : la fille de Samuel, une journaliste, qui va nous conter à la première aventure comment elle se retrouve embarquée dans des aventures épiques car elle doit aider un immortel à retrouver son père.

D’habitude, je déteste ce procédé qui consiste à sauter d’un personnage à un autre de chapitre en chapitre, où l’auteur a la détestable habitude de nous laisser sur un cliffhanger. Autant là, ça passe tout seul et M. Marchika maîtrise bien le procédé.
Le monde m’a vraiment séduit, on retrouve ce genre de bordel digne de Fabien Clavel ou Pierre Stolze où des personnages d’origine diverses se rencontrent avec beaucoup d’humour. Il n’y a pas de règle particulière sur la construction du monde et c’est ce qui fait le charme de ce genre de récit. J’ai vraiment apprécié le côté « mythe et légende » de ces immortels avec les récits de Samuel T.Rull. On a ainsi des héros mis sur des piédestal qui maîtrisent une compétence de manière très pointue et peuvent faire face à des situations très dangereuses ou à de nombreux ennemis.

Le récit sépare très rapidement la plèbe et les héros, on retrouve donc rapidement les héros qui se tapent entre eux histoire que ça soit intéressant pour nous. Un peu à la manière des récits de l’Illiade où Ulysse, Hector, Achille, Ajax et compagnie se tapent sur la gueule, et les autres, on s’en fout, c’est des troufions d’abord. Car faut être honnête, ce sont les héros qui nous font rêver.

D’ailleurs, en parlant d’eux, les personnages sont fort bien décrits, on les imagine très bien, ils sont tous suffisamment dépeints pour qu’on les différencie dans notre esprit et qu’on réussisse à les caractériser au fil de la lecture alors qu’il y en a malgré tout un sacré paquet.

L’écriture est super fluide et le livre se lit très bien, il n’y a pas de longueur, pas de passage lourd, c’est une succession d’évènements bien rythmés et orchestrés qui s’enchaînent admirablement comme on aimerait en voir plus souvent.
Petit bémol, on reprochera le trop plein de mystères à résoudre à la fin qui sont expliqués sur un nombre trop restreint de pages à mon goût. De plus, l’explication finale qui explicite les premières pages n’est pas assez bien amenée. J’ai dû relire le début pour comprendre. Ca veut dire que le procédé est foireux.

En conclusion, je suis donc assez surpris que ce livre ait reçu de mauvaises critiques et je tiens à exprimer mon avis à ce propos aujourd’hui en disant que c’est vraiment une lecture sympa ! Si vous aimez bien les récits de science-fiction un peu loufoque avec pas mal d’humour et de l’épique, « A la poursuite de l’avant-monde » est fait pour vous.