Carnaval des Vampires
de Frank Henry

critiqué par Kalie, le 3 mars 2012
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
« Virus Carnaval »
Carnaval : le « jour des Fous » de l’ancien temps, la fête sauvage, le sabbat, défoulement où l’on perd tout, la dignité, la boule, et même, parfois, la vie !...

A quelques heures du Carnaval de Nice : deux macchabées, la gorge tranchée, l’un vidé de son sang et l’autre saignant encore. Ce dernier disparaît…

Catherine, une scientifique déchue, est sujette à des rêves prémonitoires depuis son enfance. Il s’agit plutôt de cauchemars car tous annoncent des accidents ou des décès, rien de positif. Mais cette fois-ci c’est l’humanité qui semble menacée...

Une épidémie se propage alors que le Carnaval de Nice bat son plein. Catherine connaît l’horrible vérité grâce à ses visions. Le phénomène qui s’apparente au vampirisme a pris naissance dans l’arrière-pays. C’est un virus ou une bactérie qui a muté. Ceux qui sont atteints ont besoin de se rassasier de sang humain. Certaines victimes meurent vidées de leur sang. Les autres, moribondes, grossissent les rangs des contaminés. Les autorités sont débordées par ces « morts-vivants » de plus en plus organisés. Est-il encore temps pour Catherine de trouver un remède ?

Plusieurs fois dans le récit, l’auteur adopte un point de vue original en plaçant le lecteur dans la peau d’un animal (chien, pigeon ou mouette), témoin privilégié du carnage. Ainsi, à la fin du premier chapitre, on peut lire : « Et pourtant, s’ils avaient su parler, que de réponses auraient-ils pu fournir aux malheureux humains pataugeant dans la boue et l’incertitude. S’ils pouvaient parler, quelles abominations ils éviteraient à ces bipèdes qui allaient bientôt plonger dans l’horreur ! Mais si le chien et le pigeon avaient pu parler, cela aurait été une tout autre histoire… ».

L'auteur dresse une description précise de la ville de Nice (ses rues et monuments). Les niçois apprécieront.

L’humour est présent avec des clins d’œil cinématographiques (« La nuit des morts-vivants », « Le cauchemar de Dracula »). Mais aussi dans quelques passages : « Ceux-ci portaient des masques parfaitement repoussants : Frankenstein, Dracula, Gremlin, Loup-garou, Khomeiny, Le Pen, d’autres encore, tous horribles. »

Ce qui arrive à la petite famille de Catherine apporte une touche d’émotion (ses enfants à la fin du récit…).

Malgré un sujet à priori banal, Franck Henry s’en tire très bien. Son écriture précise et agréable à lire fait de ce « Carnaval des Vampires » un très bon roman Gore. On peut juste regretter une invraisemblance de taille : Catherine qui découvre le virus puis recherche un antidote, toute seule, dans son laboratoire personnel.