Les fous de Benghazi
de Gérard de Villiers

critiqué par Noir de Polars, le 3 mars 2012
(PARIS - 56 ans)


La note:  étoiles
De l'écriture au kilomètre
Résumé Editeur

Un choc sourd ébranla la Cherokee. Un projectile avait fait sauter un bout du pare-choc.
Cyntia poussa un cri de terreur et Ted, au volant, accéléra encore. Hélas, personne ne court plus vite qu’un obus de 20 mm. Heureusement, le pick-up lancé à leur poursuite n’arrivait pas à ajuster son tir, ballotté par les innombrables trous de la chaussée.
Mais, au premier obus qui toucherait la Cherokee, ils étaient tous morts.
Ted se tourna vers Malko, impassible mais le visage sombre.
- Sir, we are running out of fuel…


Les élucubrations du Bertrand

Et revoici SAS le prince Malko ! Il nous revient avec le cent quatre-vingt onzième volume de la série. Oui, vous avez bien lu, 191 ! Avantage d’un nombre impressionnant, il permet de ne pas douter d’un succès qui ne se dément pas. Inconvénient, se transformer en producteur d’écriture au kilomètre…
Le même héros, Malko Linge, contractuel de luxe à la C.I.A, s’escrime depuis maintenant plusieurs dizaines d’années à enquêter pour le compte des services secrets ricains et à faire fonctionner ses deux engins de légende : son pistolet extra-plat contre tous les méchants, et un autre engin dont la nature l’a doté envers les belles.
Et, comme le chante Laurent Voulzy, « c’est toujours la même histoire ». Les fous de Benghazi mettent en scène le Prince, chevaleresque comme il se doit, beau, bronzé et tout et tout, un mannequin attirée par les yeux d’or de notre héros mais maquée avec l’héritier de l’ancienne famille royale libyenne, le barbouze ricain-chef, froid comme il se doit, le barbouze-ricain opérationnel, boy-scout, le méchant très très méchant, islamiste bien entendu.
Tout ceci donne une soupe qui n’est pas indigeste (grâce à la fluidité de l’écriture) mais qui ne présente strictement aucun intérêt, excepté de nous faire entrevoir que le populo qui se bat pour sa liberté est toujours le jouet armé d’un parti ou d’une classe : ce fut le cas des sans-culottes qui roulèrent sans le savoir pour la bourgeoisie en 1789, c’est aujourd’hui le sort de l’arabe moyen qui éjecte son dictateur pour le compte des mollahs.
Qu’on est loin, mais alors bien bien loin des premiers SAS écrits par Gérard de Villiers himself, et qui présentaient des intrigues qui se tenaient, mêlaient plutôt bien actualité, humour, découverte d’un pays et suspense. L’argent gagné à la sueur de sa frappe sur le clavier, c’est respectable, l’entreprise de copié-collé pour une production trimestrielle, moins.
Hommage à Aisha Mohammadzai . 6 étoiles

Les coryphées qui nous servent la soupe dans les médias à longueur de journée devrait mettre leur nez ( c'est le cas de la dire) dans ce S.A.S.
Les thuriféraires du printemps Arabe feraient mieux de se réveiller et d'ouvrir leurs portugaises ( c'est aussi le cas de le dire).
GDV nous a pondu un bon , je n'ai pas dit très bon, S.A.S.
Pas de bla-bla sur les soi-disant vertus de cette révolution qui n'a fait que chasser un clou pour en remettre un encore plus gros. Car entre une dictature politique et une théocratie portée par des fanatiques, j'ai du mal à choisir.
Allez donc demander aux femmes ce qu'elles en pensent de cette révolution.
Qui est derrière tout ça ?
Là, GDV n'y répond qu'à moitié mais il montre sans fioriture la réalité de ce que sont devenus ces pays laissés aux chiens.
Souriez tant qu'il est encore temps...

Hexagone - - 53 ans - 12 mai 2013