Pour que le soir te prenne par la main
de Christian Da Silva, Martine Mellinette (Dessin)

critiqué par Sissi, le 1 mars 2012
(Besançon - 53 ans)


La note:  étoiles
"Tu connaîtras, un jour, l'alphabet-menthe du jardin."
Christian Da Silva préface lui-même l'ouvrage, et nous écrit ceci, de sa main.
L'écriture est régulière, serrée et sèche.
Il donne, ou plutôt montre sa main avant que le soir ne prenne la nôtre. Et c'est plein d'élégance.

"Je n'invente rien.
Mes histoires et mes mots sont les mêmes que les tiens. Simplement, je les assemble de telle sorte qu'ils puissent te surprendre.
Si tu ne vois pas tout à fait ce que je vois, ça n'a pas d'importance: l'essentiel est que ton regard invente autre chose, que mes objets, mes arbres, mes herbes ou mes étangs deviennent les tiens.
Tu ne sauras jamais tout à fait comment s'éclaire le soir à ma fenêtre...mais si un mot éveille en toi un autre moment de lumière sur ta vitre, mon poème sera le tien et le soir, justement pourra te prendre par la main..."

Tout est dit...

Et effectivement, avec beaucoup de douceur il évoque les saisons, le temps, la lumière, les arbres, octobre où "Le temps baille et relève et le col", et tant d'autres choses encore qui nous prennent, par la main et par les yeux.

On entend, on ressent, on sent, mais surtout on voit.
Sans doute pas les mêmes choses que celui qui a vu et écrit, mais comme il le dit si bien, ça n'a aucune importance....

"Il disent: demain, sur nos épaules.
Mais la douceur du soir
jamais ne pèsera
et le temps est ici
dans la main retenue,
sous les mots qui se taisent
et cachent l'éphémère
pour mieux graver l'espoir."
« Je n’invente rien, 8 étoiles

Mes histoires et mes mots sont les mêmes que les tiens. Simplement, je les assemble de telle sorte qu’ils puissent te surprendre. » Ainsi, dans ce recueil, le poète assemble des mots, des mots comme les nôtres, pour écrire vingt-sept poèmes, des poèmes de la vie, du ciel, de la terre, des arbres, des fleurs, de la nature, de la vie.

Des poèmes qui respirent au rythme des saisons, des poèmes qui chantent des odes à la vie, à la nature, à la faune, à la flore. Des poèmes qui disent le ciel et les étoiles, le soleil et la lumière, le jardin et la fleur, le ciel et l’azur, l’arbre et le vent, l’aube et la brume,…

« Le verbe oublié
se fait un paysage.
Patiemment
il lèche
la pierre centenaire
pour un chemin alangui
où furent les ronces insoumises. »

« Tu ne sauras, jamais tout à fait comment s’éclaire le soir à ma fenêtre …. Mais si un mot éveille en toi un autre moment de lumière sur ta vitre, mon poème sera le tien et le soir, justement, pourra te prendre par la main…. »

Débézed - Besançon - 77 ans - 7 mars 2012