Kraa, tome 2 : L'ombre de l'aigle
de Benoit Sokal

critiqué par Bluewitch, le 29 février 2012
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Un grand Nord indéterminable...
Ce second tome, toujours très beau graphiquement et à la fois très rude, fait preuve d’une violence encore plus exprimée que le premier. Dans ce Grand Nord indéterminé où la course à la fortune et au pouvoir ne laisse place à aucune concession, l’ombre de Kraa et de son « frère » Yuma plane toujours.

Le lien chamanique entre l’adolescent et ce rapace guidé par un instinct violent, sans considération émotionnelle, s’accentue. La vie est difficile mais, chacun poussé par ses motivations propres, y trouve son équilibre.

Dans leur relation fusionnelle s’insinue discrètement Emily, jeune infirmière encore mue par l’espoir de jours meilleurs et une foi en l’humanité (pourtant malmenée par la corruption et les dérives des exploitations du sol). Ca ne convient bien sûr pas à Kraa, qui y voit une menace et les premiers signes de faiblesse de son frère.

Une fable écologique, derrière ce Kraa, qui n’apporte pas grand-chose de neuf au genre. Très beau dessin de Sokal, même si un peu trop réaliste dans ce cas-ci. Le scénario est classique, s’étire dans ce second tome sans apporter de note très distinctive quant au premier.

Une suite plaisante à lire, donc, même si violente et sanguinolente à souhait.

Qu’en dira la fin ?
Emily et Yuma 6 étoiles

Les premières planches de ce deuxième volume sont pareillement superbes à celle du premier tome de la série, et lui font écho. La chasse de l’aigle y est élégante, mais également sanglante (à l’image des tripes des mouflons souillant la neige) et faite de luttes pour la survie (affrontements avec la meute de loups) : tout un programme ! Car la suite s’avère bien dans cette tonalité. Les hommes de main du maire Klondike sont des méchants (avec vraiment une sale tête) sans scrupule (Morcov en tête), il pleut souvent, avec des ambiances nocturnes et sombres. Mais la beauté du trait de Benoît Sokal quand il représente la nature (voir la magnifique case pleine page où Emily découvre la vallée) donne beaucoup d’âme à ce récit crépusculaire.

Fanou03 - * - 49 ans - 18 janvier 2022