Ca sent la banane : une semaine à la Réunion
de François Barcelo

critiqué par Libris québécis, le 26 février 2012
(Montréal - 82 ans)


La note: étoiles
Enseigner à l'Île-de-la-Réunion
Le roman se déroule à l’Île-de-la-Réunion, où le héros transporte la mode du tapage de pieds des violoneux (violonistes). Avec François Barcelo, le rythme pédestre gagne ses lettres de noblesse. Sous sa plume, ça devient de la podorythmie, à laquelle Raoul Damphousse s’est converti après un malheureux accident, qui a mis fin à sa carrière de danseur à claquettes. Pourtant, c’est à ce titre qu’il est invité comme professeur à l’île de La Réunion par Cécile Hoarau. Elle est parvenue au héros grâce au site que son fils avait créé alors que son père était champion de cet art. La passion du lucre le pousse à accepter cette offre malgré son incapacité à danser. Toute dépense payée pour un profiteur, c’est une aubaine pour qui veut fuir les rigueurs de l’hiver québécois.

Aussitôt descendu sur le tarmac de l’aéroport Roland-Garros, il est emmené à l’école de danse de Cécile Hoarau, où les élèves lui chantent Ça sent la banane de Jacqueline Farreyrol. Le lecteur s’attend à une intrigue nouée aux cours donnés par Raoul. Nenni ! Barcelo soutient un suspense en soustrayant le professeur émérite à l’obligation de s’exécuter comme danseur. D’aucuns trouveront le temps long, car le ratoureux (rusé), libidineux en dépit de son sexe décrépi, cache son infirmité en repoussant aux calendes grecques l’heure de sa performance.

En fait, l’auteur illustre l’adage de l’arroseur arrosé. Aux lecteurs de le vérifier. Ils passeront un bon moment avec François Barcelo qui exploite le quotidien depuis des décennies avec une plume chineuse.