Le génocide culturel des francophones au Canada. Synthèse du déclin du français au Canada
de Pierre-Luc Bégin

critiqué par Dirlandaise, le 24 février 2012
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
L'urgence d'agir
Ce petit livre est une synthèse du déclin du français au Canada. Il est surtout constitué de tableaux et de statistiques mais parfois, lire des statistiques est plus révélateur que tout ce qu’on peut écrire sur le sujet. En présentation, il est écrit que le système fédéral canadien est le tombeau du fait français au pays. Vous en doutez ? Lisez ce petit livre et vous serez convaincu de la véracité de cette affirmation. Car les faits ne mentent pas. L’acharnement du fédéral envers les francophones hors Québec est exposé dans toute sa bassesse et sa rigueur. Autre déclaration majeure écrite en présentation :

« Accepter les prétentions fédérales, c’est oublier que le Canada s’est construit sur une volonté d’assimiler la gênante minorité francophone du pays et que les chiffres, si l’on prend la peine de les chercher et de les regarder, parlent d’eux-mêmes : les francophones au Canada subissent depuis 1867 un déclin qui les mènera à terme à la disparition. En fait, le sort en est jeté pour les francophones hors Québec, hormis peut-être au Nouveau-Brunswick. Les lois antifrancophones et assimilatrices ont rempli leur rôle à tel point que le poids démographique des francophones au Canada anglais est si peu élevé qu’il ne justifie plus la présence d’institutions françaises telles que les universités ou les hôpitaux. Et au Québec même l’avenir du français est menacé. »

Édifiant n’est-ce pas ? Je pourrais continuer à vous citer des extraits fort intéressants mais je veux vous entretenir des statistiques. C’est aride des statistiques mais c’est un instrument qui ne ment pas. « Toutes les statistiques présentes dans ce livre proviennent des données de recensement compilées et publiées par le gouvernement canadien et Statistique Canada telles qu’elles apparaissaient en 2008 peut-on lire en fin de volume. » Vous en voulez quelques-unes :

1. En 1766, 99% de la population au Canada était de langue maternelle française. En 2006, il en reste 22,1% seulement.

2. En 1971, 25,7% de la population au Canada utilisait le français comme langue d’usage à la maison. En 2006, il en reste 21,7%.

3. En 1971, 4,3% de la population au Canada hors Québec utilisait le français comme langue maternelle à la maison. En 2006, il en reste 2 % seulement.

4. Déclin de la population de langue maternelle française au Québec : 1991 = 83,3%, 2006 = 79,6%.

5. Évolution récente des langues d’usage à la maison au Québec : Anglais : 2001 = 10,5%, 2006 = 10,6%. Français : 2001 = 83,1%, 2006 = 81,8%.

Toutes les provinces canadiennes y passent. Mais il n’y a pas que des statistiques dans ce petit livre, il comporte aussi des dates importantes : décisions de fermeture d’école et d’institutions françaises hors Québec, interdiction du français comme langue d’enseignement, adoption de loi faisant de l’anglais la seule langue officielle dans plusieurs provinces etc.

« Il faut comprendre la nécessité de l’indépendance du Québec afin de doter les francophones d’un État libre et souverain, donc apte à garantir leurs droits collectifs. Le Québec est le foyer national des francophones en Amérique; le Canada est leur tombeau. » J’aime bien cette citation, elle me galvanise…

Une autre : « Si nous refusons de nous donner une patrie libre et souveraine, le Québec, il ne nous reste plus qu’à regarder notre poids démographique s’étioler et notre poids politique fondre jusqu’à la disparition. Dans l’histoire des peuples, il arrive que des langues meurent, que des cultures s’éteignent, que des nations disparaissent. Le tour des francophones du Canada s’en vient à grands pas si rien n’est fait. » Il me semble que cela tombe sous le sens. Je ne veux pas mourir, je ne veux pas devenir une anglophone bien que la moitié de ma famille le soit mais j’ai choisi le côté francophone, j’ai été élevée en français et je tiens à ma langue et à ma culture. J’ai peur pour l’avenir de notre communauté. Je tremble devant cette menace constante de l’anglais.

Pour conclure, je reproduis un vibrant appel en faveur de notre cause :

« À l’exemple de la diaspora irlandaise et de la diaspora écossaise, qui ont financé et qui financent la lutte de libération dans leur pays d’origine, nous invitons les francophones de partout (Franco-Canadiens, Franco-Américains, etc.) à contribuer à la cause de l’indépendance du Québec, foyer national des francophones d’Amérique, en faisant parvenir leurs dons à des organisations québécoises telles que Vigile.net ou la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. »

Ensemble, nous vaincrons. Nous ne sommes pas seuls…