La Bonté des femmes
de J. G. Ballard

critiqué par Monde Vrai, le 24 février 2012
(Long Beach - - ans)


La note:  étoiles
Réaliste
Une autobio du célèbre auteur. Quelques propos bienveillants et règles de vie la rapprocheront de ces écrivains qu'on a tous lu dans notre adolescence (et encore maintenant) comme L'Attrape-Coeur, les Portes de la Perception, et Voyage acide d'Albert Hoffman. Le ton est libre, sinon soixante-huitard ainsi que parfois nostalgique. Sauf que Ballard possède également l'originalité d'avoir vécu dans un territoire occupé, au milieu d'une guerre, et qu'il décrit donc de ce fait un monde qui sort des ornières telles qu'on se les imagine en général. D'autant plus qu'il faut bien avouer que la philosophie libertaire dont il parle ici n'est que rarement pratiquée de nos jours et non un fantasme -excepté peut-être pour une oligarchie qui cherche à copier la vie et ses fantômes... Indéniable de toute façon.


[résumé]

Lors de l'invasion par les japonais de la concession britannique de Shanghai, le jeune Jim, qui n'a que dix ans, est précipité dans l'enfer des camps d'internement. Cette expérience tragique va marquer sa vie... De Shanghai aux Etats-Unis, en passant par Cambridge, de ses études de médecine à son expérience de pilote dans la RAF, nous suivons ici la vie d'adulte de Jim, en ces années 1960 marquées par la terreur nucléaire, la guerre du Vietnam, l'assassinat de Kennedy : la violence et la folie de tout un monde qui, à chaque pas, menace de réveiller ses propres démons. Seules les femmes - Olga, la nurse russe de son enfance, Miriam, son épouse, Cleo, la dernière compagne, aussi bien que les maîtresses d'un jour ou les prostituées de rencontre - l'empêcheront de sombrer dans l'abîme. C'est à elles que rend hommage, de façon tour à tour lyrique, tendre ou érotique, ce roman foisonnant qui est aussi la fresque d'un demi-siècle d'histoire.