Sherman, Tome 5 : Les ruines, Berlin
de Stephen Desberg (Scénario), Griffo (Dessin)

critiqué par Nothingman, le 23 février 2012
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Tout se paie ici-bas
Jay Sherman poursuit sa traque inlassable contre les assassins de son fils, candidat très sérieux à la présidentielle américaine. Désormais, ceux qui veulent briser son rêve américain, menacent de s’en prendre à sa fille Jeannie dont il est sans nouvelles depuis des années. Un soir, il se rend seul à un rendez-vous donné par la voix mystérieuse qui le harcèle. Là, il va retrouver un ancien dignitaire nazi, Klaus Dimitar, qui va lui rappeler quelques événements de son passé trouble, qui ressurgit aujourd’hui à la surface. Les révélations vont donc se succéder dans cet album et l’on comprend mieux le déchaînement de violences à l’encontre de ce self-made man.
Le précédent tome nous avait montré le rapprochement de l’entreprise de Sherman avec l’AG Karsten, usine chimique et pharmaceutique allemande, sur fond de montée du nazisme et de tensions en Europe. Ici, la seconde guerre mondiale est lancée. Les Etats-Unis viennent de déclarer à l’Allemagne, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes à Sherman, à cause de cette alliance financière qui fait vraiment mauvais genre. D’autant plus que l’AG Karsten ferait plus que participer à la solution finale mise sur pied par le régime nazi. On constate aussi que les enfants de Sherman sont également pour une bonne part dans sa future déchéance, entre un fils, politicien un peu trop frivole, et sa fille Jeannie cherchant désespérément à savoir ce qu’il est advenu de son amour, le musicien juif Ludwig Melchior.
On retrouve un scénario ultra ficelé, haletant et toujours très intelligent, mélangeant la réalité et les réinterprétations historiques. Cette histoire de déchéance fait plus d’une fois penser à celle de la dynastie des Kennedy. Inutile de souligner que le dernier tome de cette très bonne série est attendu avec impatience.