Crépuscule
de Michael Cunningham

critiqué par Nothingman, le 23 février 2012
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Superficiel et léger
Michael Cunningham m’avait laissé sur une fort bonne impression avec son roman « Les Heures » où les destins de trois femmes, dont celui de l’écrivaine Virginia Woolf, s'entremêlaient . Il nous revient ici avec un roman qu’on dirait tout droit inspiré de ceux de Jay Mc Inerney , « Trente ans et des poussières » et « La belle vie » en tête. Même décor avec ce New-York pour branchés. Mêmes personnages avec cette faune de bobos biens sous tout rapport. En effet, Peter a quarante-quatre ans. Il est galeriste d’art. Quant à sa femme depuis près de vingt ans, Rebecca, elle éditrice d’un magazine d’art. Ce couple bien intégré et adepte des soirées branchées, habite un loft à SoHo. Leur seul problème : Béa, leur fille qui a quitté cet univers ultra sécurisé pour aller vivre une vie plus bohème à Boston au grand dam de ses parents, tentant désespérément de lui faire continuer ses études. Bref, des soucis de riches. Une vie qui s’écoule tranquille, semble-t-il. Car derrière cette apparence de normalité se cachent les interrogations quotidiennes de ce galeriste, très critique sur son métier dans le monde de l’art. Un monde phagocyté par l’argent et les fausses réputations qui se font et se défont, un univers dans lequel une sombre croûte peut être vendue avec un soupçon de bagout à de nouveaux riches, qui se croient de prétendus esthètes. Un homme qui s’interroge également sur sa vie de couple, peut-être un peu tranquille à son goût. Peter a envie de risque. Et ce risque va se matérialiser sous la forme d’Ethan, son beau-frère androgyne, à la beauté aristocratique. Dans la famille, on le surnommé Mizzy, « The Mistake », car il est incapable de faire quelque chose de construit dans sa vie, trop couvé qu’il a été par ses sœurs. Il vient passer quelques jours chez sa sœur Rebecca pour tenter de se remettre d’aplomb, et surtout oublier les paradis artificiels. Seulement, Peter va s’éprendre de ce beau jeune homme, au point de faire basculer sa vie trop bien rangée ?
Ce roman de Michael Cunningham est assez paradoxal. On y apprécie la description de ce New-York des beaux quartiers, la critique de certains de ses habitants trop superficiels et légers. Mais on ne peut que s’étonner devant cette bluette pâle et soporifique entre les deux hommes, être affligé devant les atermoiements de Peter frisant l’indigence. Même si certains de ses questionnements sur la déliquescence du couple ou de soi-même valent le détour. Le style alternant tout à la fois les dialogues et les pensées personnelles sous-jacentes m’a quelque peu dérangé, même s’il est là pour accentuer cet univers de mensonge et de calcul permanent. Bref, une lecture dont je ressors mitigé.
Je suis restée à la porte …. 6 étoiles

Que me reste-t-il de la lecture de CREPUSCULE ?
Le souvenir d’un roman à l’intrigue qui m’a paru mince et qui s’étire en longueur reprenant le thème du film de Pasolini THEOREME, se déroulant dans le milieu branché des galeristes d’art contemporain, intermédiaires entre de riches amateurs snobs et des créateurs souvent prêts à adapter leur production aux lois du marché .

De temps à autre, j’ai été agréablement surprise par quelques passages sur la complexité des relations familiales, sur la vie de couple, et par des descriptions des différents quartiers de New York, de nuit . Une écriture syncopée, qui fait la part belle à la pensée volatile, un dénouement inattendu , certes . Mais cela n’a pas suffi , je suis restée extérieure au roman , agacée par les longs passages sur le milieu de l’art contemporain et me désintéressant progressivement de la relation entre Peter et Mizzy .

J’aurais mieux fait de relire LES HEURES !

Alma - - - ans - 2 janvier 2013


1/4 de livre plus que génial ! 8 étoiles

La première moitié de ce livre, que Nothingham decrit très bien, relate la vie ordinaire de friqués new yorkais !
L'arrivée de l'élément perturbateur parait surfaite, et ensuite, c'est là que ,tout à coup, le livre démarre et prend toute son ampleur !
Avant, j'avoue un certain ennui, dans la rencontre, une impression de "déjà vu" et puis brusquement, on est pris : le personnage principal se met peu à peu à exister dans sa réalité (on est aux 3/4 du livre) et surtout dans l'approche à nu de lui même !
Un être qui se livre dans tout ce qu'il est : j'ai rarement rencontré, une telle véracité de douleur, peur du ridicule, question sur l'autre et soi même, bonheur (illusoire ou non) arraché à une vie ordinaire .....Bref, une approche de "l'être humain"
Cette fin de livre est un cheminement douloureux, mais tellement réel et qui nous ressemble tant ....
1/4 de livre extraordinaire, c'est à regarder de près !

Mais combien d'étoiles données ... DUR

DE GOUGE - Nantes - 68 ans - 20 mars 2012