Sept histoires qui reviennent de loin
de Jean-Christophe Rufin

critiqué par Ludmilla, le 21 février 2012
(Chaville - 69 ans)


La note:  étoiles
Sept nouvelles…
… bien différentes et inégales. Toutes se lisent facilement, mais sans plus (à mon avis), sauf deux :

« Train de vie » : même si j’ai deviné la chute avant la fin de la nouvelle, ce voyage en train Corail m’a laissé le sourire aux lèvres.

« Le refuge del Piero » que j’ai particulièrement apprécié, peut-être parce que, contrairement aux autres, je suis rentrée dans le contexte. Dans les Dolomites, deux montagnards, passés dans un village pour se ravitailler, rencontrent dans un des rares restaurants ouverts un homme qui mange seul, habillé d’ « une véritable panoplie d’alpiniste des années 30.[…] Avec nos vestes en Gore-Tex et nos fourrures polaires, nous nous sentions assez banalement modernes ». Et l’homme va leur raconter son retour à la montagne… Réellement excellent !
Sept échappées belles . 8 étoiles

Pas facile de rendre compte d'un recueil de nouvelles , il faut à la fois rendre compte de l'unité du recueil et de la spécificité de chacune de ces nouvelles.

L'unité dans le cas de SEPT HISTOIRES QUI VIENNENT DE LOIN , nous est offerte par son titre

De loin, c'est à dire d'en lointain géographique. En effet trois de ces nouvelles, où interviennent autochtones et expatriés se déroulent dans 3 îles différentes du Sud Est Asiatique. Une autre met en scène les problèmes linguistiques d'une Kirghize en France .

Mais aussi, pour trois autres , d'un lointain dans le temps, d'un passé dans la vie d'un narrateur, à l'issue d'une semaines de grimpe dans les Dolomites , quand il était interne de garde dans un hôpital ou passager bloqué par une longue panne de train . Un narrateur dont on ne connaît pas l'identité mais dont on pourrait penser qu'il a quelques points communs avec l'auteur ….

J'ai beaucoup apprécié l'ouvrage pour la diversité et la variété de ses anecdotes . Jean Christophe Rufin a l'art d'immerger le lecteur, grâce à quelques détails, à quelques instantanés, dans un univers différent.
Alternent des histoires pleines de mélancolie, de suspense, ou teintées d'humour .
Sept échappées belles....... De quoi passer une agréable soirée de lecture !

Alma - - - ans - 21 décembre 2023


des nouvelles, d'ici et d'ailleurs… 10 étoiles

Sur le mode narratif en abyme cher, entre autres, à Stefan Zweig, où le narrateur rapporte une histoire qui lui a été contée, Jean-Christophe Rufin nous fait profiter de son art de la nouvelle. Aux quatre coins du monde, du Kirghizistan au Mozambique en passant par l’île Maurice et un mystérieux train Corail joignant la gare de l’Est au Grand-Duché de Luxembourg, nous voilà plongé dans sept histoires de ton varié, tristes ou drolatiques mais toutes de très bonne facture. Ma préférée est toutefois la dernière, cette rencontre inopinée entre une jeune Africaine volant vers son richissime fiancé allemand et un célibataire désabusé à l’approche de la cinquantaine. On y retrouve l’humour et la tendre ironie que reconnaîtront les fidèles lecteurs des enquêtes d’Aurel le consul. Un bon moment de lecture, trop court mais qu’il faut savoir savourer…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 6 novembre 2022


Sept nouvelles 8 étoiles

Sept nouvelles qui nous font voir du pays. Je ne sais pas pourquoi cette association d’idées me vient mais du pays comme pourrait nous en faire voir dans des nouvelles JMG Le Clézio.

Passion francophone : Paris mais avec un grand souffle de Kirghizie (Voilà, directeur. Elle, c’est fille grand dignitaire kirghiz. Vous savez où est Kirghizie, n’est-ce pas ? En Asie centrale, près de l’Himalaya.).
Elle, c’est donc la fille d’un dignitaire donc, et elle vient d’apprendre, là dans sa chambre d’hôtel que le français qu’elle croyait avoir appris, dans sa lointaine Kirghizie, n’était en fait que du Hongrois et l’homme qui le lui enseignait, dont elle était tombée amoureuse, s’est volatilisé en escroc qu’il est. Elle fait une scène à l’hôtel et casse tout mais … un ambulancier passe par là …

Les naufragés : Nouvelle glaçante qui se déroule à Maurice (peut-être la raison pour laquelle j’ai pensé à JMG Le Clézio ?) qui illustre le pouvoir « rouleau compresseur » d’une religion pratiquée en masse et qui veut s’imposer partout. La religion hindoue en l’occurrence ici, sur une plage de Maurice qui va chasser des résidents.

Le refuge Del Pietro : Dans les Dolomites, plutôt côté italien. Histoire curieuse d’un homme habité par la passion de l’alpinisme, resté bloqué 32 ans en arrière, qui va conter sa mésaventure.

Nuit de garde
Les fiancés de Lourenço Marques : Mozambique. Lourenço Marques est maintenant Maputo, la capitale du Mozambique. Une histoire de retrouvailles, poignante et pleine d’espoir dans le cadre mozambicain bien restitué.

Garde-robe : L’histoire est racontée à Colombo, au Sri Lanka, mais elle concerne au vrai un endroit beaucoup moins idyllique en Europe, moins idyllique au moins à cette époque, pendant la Seconde Guerre mondiale : Buchenwald. Comment un camp de concentration de la moitié du XXème siècle peut résonner à Colombo fin du XXème ? Facile. Vous lisez !

Train de vie : Entre Paris et Luxembourg, via l’Allemagne. Une histoire, courte, entre deux êtres, dans un train de nuit. Une histoire courte mais pas sans conséquences …

Au bilan des histoires toujours intéressantes, comme des shoots de romans pas écrits. Des romans pas écrits, mais ces nouvelles, si.

Tistou - - 68 ans - 11 novembre 2020


Un plaisir de lecture 8 étoiles

... ces sept petits romans avec chacun son intrigue, ses personnages peu ordinaires (Le refuge Del Piero) et son dénouement souvent inattendu. Pas toujours, en effet... mais peu importe. C'est très souvent drôle, émouvant (Train de vie) même si l'on devine la chute. Un livre qui nous transporte "aux quatre coins du monde", en effet, et dont on tourne les pages avec plaisir.

Zazazou - Paris - - ans - 2 août 2013


Une lecture plaisante 6 étoiles

Voici JC Rufin dans un registre inhabituel : pas de grand roman sur une trame historique, mais sept nouvelles. Le style de Rufin reste toujours aussi plaisant, la psychologie des personnages toujours aussi fouillée.

Sept anecdotes a priori basées sur des faits réels qui se déroulent aux quatre coins du monde offrant autant de sources possibles de dépaysement, parfois une source d’interrogations sur les rapports entre les sociétés et les cultures.

Sept nouvelles parfois émouvantes, parfois dramatiques malheureusement inégales : ma préférée est Le refuge d’El Pietro, mais JC Rufin n’a pas l’esprit et la plume assez incisive à mon goût. Il est loin d’un Kipling (je viens juste de relire un recueil, la comparaison ne laissait aucun doute) ou d’un Maupassant.
Néanmoins, c’est agréable et facile à lire : il ne faut pas bouder son plaisir !

Romur - Viroflay - 51 ans - 3 janvier 2013


Histoires aux quatre coins du monde 8 étoiles


Sept tranches de vie, aux quatre coins du monde...
Quelques-unes d'entre elles sont surprenantes, d'autres prévisibles.

Pour chaque nouvelle, l'atmosphère est bien perceptible, j'ai trouvé l'une d'entre elles très lourde, "Garde-robe", par le thème évoqué, la déportation qu'a subie le père de Reiter, résistant...

Ces nouvelles nous emmènent loin, très loin, par la distance ou les thèmes évoqués, et nous plongent dans l'histoire des protagonistes, parfois drôles, d'autres fois dramatiques...

Nathafi - SAINT-SOUPLET - 57 ans - 6 octobre 2012