Mon âme au diable
de Jean-Pierre Gattegno

critiqué par Ori, le 20 février 2012
(Kraainem - 89 ans)


La note:  étoiles
Des classes d’enfer racontées à un rythme d’enfer …
C’est avec ce sympathique roman que j’ai fait l’heureuse connaissance de J-P Gattegno, dont l’ouvrage se trouve quelque peu à cheval entre les fantaisies de Daniel Pennac, la frénésie des romans d’Anne De Buron et le sujet du film de Lilienfeld « La journée de la jupe ».

Le héros, un prof de français désargenté, chômeur à l’affût d’un remplacement, se voit offrir d’enseigner l’anglais et l’espagnol – 2 langues qu’il ignore – dans un collège dont il découvrira que, de jour, les élèves y règnent en maîtres sous l’œil bienveillant de leur caïd tandis que de nuit, l’établissement abrite prostitution et autres sombres trafics.

En début de journée, les files d’élèves entrant au collège sous la devise ironique du « Etudier plus pour savoir plus » sont ralenties par les détecteurs d’objets métalliques alors que des alarmes incendie se déclenchent régulièrement en milieu de cours afin de les écourter !

A la souffrance quotidienne de notre enseignant, dont le choix était l’arrêt maladie ou le pacte avec les dealers, J-P Gattegno ajoute le suspense d’une intrigue policière !

Tout en étant préoccupant, le message de l’auteur est clair dès lors qu’il généralise jusqu’à la caricature l’insécurité qui règne aujourd’hui dans certaines classes, une insécurité qui ne sera pas loin un jour de risquer de gangrener l’Education Nationale tout entière. Cela paraît être le message en forme d’avertissement que véhicule ce roman tout plein d'humour et rondement mené.