Nostradamus - Le Pré-aux-clercs - Fiorinda la belle
de Michel Zévaco

critiqué par CC.RIDER, le 19 février 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Passionnant
A Paris, à la fin du règne de François Ier, Gerfaut de Croixmart, prévôt des hautes et basses oeuvres, est lancé dans une chasse aux sorcières impitoyable. Sa fille Marie est amoureuse d'un certain Renaud qui n'est autre que le fils d'une magicienne et sorcière de renom. Il deviendra plus tard célèbre sous le nom de Nostradamus. Le Comte de Saint André et le baron de Roncherolles servent d'intermédiaires pour les fils du roi qui s'intéressent de très près à la jolie Marie et veulent en faire leur maîtresse. La mère de Renaud annonce à Marie que son père doit impérativement rester chez lui car s'il paraît en public, il finira tragiquement. Croyant bien faire, la jeune fille prévient Gerfaut qui réagit en faisant arrêter et brûler la magicienne et en enclenchant une longue série de catastrophes : assassinats, arrestation de Marie, accouchement en prison, enfant récupéré par un spadassin chargé de le tuer qui y renonce au dernier moment. Vingt ans plus tard, devenu adulte, il réapparait bien décidé à assouvir sa vengeance...
On l'aura compris « Nostradamus » relève de ces romans d'aventures historiques rocambolesques qui eurent un immense succès au début de l'autre siècle quand ils paraissaient en feuilletons dans tous les grands quotidiens. De nos jours, c'est encore un plaisir de lire ce genre d'histoire basée sur une vraie trame historique avec un mélange de personnages ayant réellement existé comme Catherine de Médicis, François Ier ou Henri II et de personnages inventés comme le quatuor de spadassins truculents entourant le héros, Royal de Beaurevers, avatar du chevalier sans peur ni reproche, bâtard flamboyant, capable d'en remontrer en noblesse, courage et probité à tous les princes et nobliaux qui croisent sa route. Les rebondissements, les coups de théâtre, les traitrises, les escarmouches et les batailles à un contre dix ne manquent pas. Le suspens est si intelligemment entretenu que le lecteur a de la peine à lâcher ce livre écrit par un maître du genre « cape et épée », célèbre pour sa série des Pardaillan et autre Capitan, digne héritier du grand Alexandre Dumas et accessoirement de sensibilité anarchiste ce qui explique le tableau très sombre qu'il donne du règne d'Henri II et de la Régence de Catherine de Médicis. A noter quelques entorses avec la « vérité » historique : mort de François de France par empoisonnement alors que les historiens penchent pour une pleurésie et tour de passe passe au moment de la fameuse joute dans laquelle le roi reçut le coup de lance dans l'oeil qui lui fut fatal. Mais c'est la loi du genre et il n'y aurait pas de roman historique sans un peu d'invention et de romanesque. Un livre passionnant. A lire ou relire...