Le métier des autres : Notes pour une redéfinition de la culture
de Primo Levi

critiqué par Falgo, le 8 juin 2021
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Curiosité insatiable
J'ai déjà eu l'occasion d'indiquer combien Primo Levi était devenu, à mon sens, un grand écrivain. Ses premiers écrits portant sur l'univers concentrationnaire nazi lui ont permis de découvrir la nécessaire exactitude des mots pour décrire une situation ou un phénomène et la satisfaction liée à la construction des phrases. Il a ensuite développé ces découvertes dans des ouvrages publiés après les premiers et portant sur d'autres sujets. C'est le cas de celui-ci, publié en 1985, et portant le titre "Le métier des autres". Il s'agit de 49 textes courts (quelques pages) consacrés à des dizaines de sujets divers auxquels Primo Levi s'est intéressé: la littérature (Huxley, Rabelais, Daudet, Queneau, plusieurs commentaires sur l'art d'écrire et la langue), les animaux, les peurs humaines, des souvenirs d'enfance, l'Italie et le régionalisme piémontais, la vie, la vieillesse, la mort. Ses commentaires sont généralement éclairants et d'une stupéfiante actualité, le tout dans une langue admirable. Le lecteur y trouve une optique générale sur les sujets abordés que je trouve particulièrement bien exprimée page 339: "....la condition humaine est incompatible avec la certitude". J'y souscris pleinement.